Les ravages du variant Delta ne doivent pas être un prétexte pour ranger leurs revendications dans les tiroirs. Estimant que le ministère de la Santé et de l’Action sociale fait dans le dilatoire, l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas), And Gueusseum a décidé, à partir d’aujourd’hui, de dérouler ses plans d’actions.
Mis à rude épreuve par les contrecoups de la pandémie de la Covid-19, le système de santé va connaitre encore des remous. Faisant face à la presse, hier, l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas), And Gueusseum a annoncé une série de manifestations ponctuées par des sit-in, des ports de brassards rouges et une marche pour dénoncer ce qu’elle considère comme du laxisme sur le respect des engagements du gouvernement. «A la suite de l’évolution de la tournée nationale d’information et de mobilisation sur les 12 points et au décryptage de l’immobilisme et des manœuvres dilatoires et en conséquence de tout ce qui précède, And Gueusseum déroulera des plans d’actions à partir de demain 4 août 2021, (aujourd’hui, Ndlr) et ce malgré les vagues et variants pour la satisfaction de sa plateforme minimale revendicative et rend le ministre de la Santé et de l’Action sociale responsable de la situation ainsi voulue et créée par lui et ses services incompétents de même que les autres démembrements de l’Etat concernés par le préavis de grève déposé le 12 avril couvrant la période du 11 mai au 11 novembre 2021», écrivent Mballo Dia Thiam et ses camarades.
Lesquels déclinent leurs Plans d’actions comme suit : sit-in, aujourd’hui, à l’hôpital Gaspard Camara avec port de brassards rouges, le 11 août au siège de l’institut Pasteur de Dakar avec port de brassards rouges et le mercredi 18 août 2021 dans les districts et hôpitaux sur toute l’étendue du territoire national avec port de brassards rouges et marche dans toutes les 14 régions du pays, le mercredi 25 août 2021.
Mballo Dia Thiam et Cie déplorent la «verticalité» de la prise en charge de la Covid-19 «noyée dans un discours populiste» d’approche communautaire «sans contenu réel et dépourvue» de moyens de lutte conséquents et idoines. L’Asas, tout en appréciant très positivement les énormes investissements en infrastructures et en équipements visant à combler les déficits, considère que les ressources humaines du ministère de la Santé et de l’Action sociale ne doivent plus «se nourrir que de l’honneur» dans cette guerre sans précédent et méritent un meilleur sort que celui qu’elles vivent la «mort dans l’âme». Car, d’après ces syndicalistes, environ 25 % des travailleurs sont déjà infectés par la Covid-19 et la liste de ceux qui les ont quittés continue de s’allonger. Sur ce, l’Asas s’inquiète de l’évolution exponentielle prévisible des cas de Covid-19 qui mène tout droit notre système au bord de l’implosion. Selon eux, il ne sert à rien de nier l’évidence parce que «nous sommes dans le gouffre». C’est la raison pour laquelle And Gueusseum en appelle aux populations pour le respect des gestes barrières et les invite à recourir au vaccin qui, pour le moment, constitue concomitamment les seules parades disponibles pour contrer la pandémie en attendant la découverte éventuelle d’un médicament efficace contre tous ces mystérieux et macabres variants.
Ils rappellent que le ministre de la Santé et de l’Action sociale a déclaré récemment que le personnel de santé aurait perçu 7 milliards de F Cfa de primes de Covid-19 oubliant délibérément de donner des indications sur clé de répartition de ces fonds. Par ailleurs And Gueusseum prend à témoin l’opinion sur certains actes qu’elle considère comme de la provocation. Car, selon eux, les travailleurs de la santé croupissent sous les effets pervers de la Covid-19. Ce, malgré la première réunion avec le directeur général de la Fonction publique tenue le 21 mai 2021 pour trouver des solutions. Pour eux, aucune autre rencontre sectorielle ne s’est tenue dans ce sens.
Samba BARRY