Un discours courageux et de haute portée tenu par le Président sénégalais, Bassirou Diomaye FAYE, qui faisait son baptême de feu mercredi soir, à l’Assemblée générale de l’ONU. Il a dénoncé la situation humanitaire à Gaza et les violations du droit international par Israel. Il a également déploré la situation catastrophique dans le Sahel et les puissances étrangères qui en ont fait leur champ de rivalités.
Le chef de l’Etat de rappeler que la paix et la sécurité de l’Afrique sont « indissociables » de la paix mondiale. “Il est impératif que le Conseil de sécurité remplisse pleinement son rôle en tant que garant de la stabilité internationale”, estime-t-il.
La deuxième préoccupation du chef de l’Etat concerne le conflit israélo-palestinien. Bassirou Diomaye Faye a exprimé l’inquiétude du Sénégal face à la situation tragique qui « perdure » en Palestine. “Des générations entières y ont grandi sous l’ombre de l’oppression, privées de leur droit fondamental à un État viable”,dit-il.
Avant d’ajouter : “Le Sénégal, en tant que Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable. Nous réitérons notre soutien à la solution des deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Cette guerre, qui n’épargne ni femmes, ni enfants, ni infrastructures vitales, est une plaie ouverte sur la conscience internationale. Il est impératif que le droit international humanitaire soit rétabli dans toutes les zones de conflits, et que les Nations Unies jouent pleinement leur rôle de médiateur et de garant de la paix”.
Sur le Sahel, il dira avec fermeté: “Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel. Des groupes terroristes sèment la terreur, pillent et tuent des populations civiles innocentes. Cette région, autrefois stable, est désormais en proie à une violence quotidienne, tandis que les Nations Unies, et particulièrement le Conseil de sécurité, restent trop souvent inertes. De même, nous ne pouvons pas accepter que le Sahel devienne le théâtre de rivalités de puissances étrangères, dont les affrontements ne font qu’aggraver la déstabilisation de la région”, a-t-il déclaré.
Bassirou Diomaye FAYE estime qu’il “est impératif de sauvegarder et de renforcer le multilatéralisme comme cadre unique d’action pour la paix et la sécurité internationales. Cela passe par une réforme urgente des institutions mondiales, notamment le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin qu’elles soient plus inclusives et qu’elles reflètent les réalités géopolitiques et économiques actuelles. Le continent africain, en particulier, doit avoir une place plus importante dans ces instances de décision”, a-t-il demandé devant ses homologues chefs d’Etat. Pour le président de la République, il est urgent de corriger les injustices économiques qui freinent le développement de nombreux pays du Sud. Il a cité des questions comme le commerce inégal, l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et les congés fiscaux abusifs comme étant les facteurs qui ruinent les pays en développement, notamment l’Afrique. “Ces injustices doivent être corrigées pour permettre à tous les pays de participer pleinement au commerce mondial et de bénéficier de la croissance économique”, a-t-il soutenu.
Dans son premier discours devant les Nations Unies, le chef de l’Etat a jugé essentiel d’agir avec détermination contre le réchauffement climatique en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée. Selon lui, en effet, les pays industrialisés, responsables historiques des émissions massives de gaz à effet de serre, doivent intensifier leurs efforts pour financer une transition énergétique juste et équitable qui ne pénalise pas les pays en développement. ‘’Nous devons impérativement protéger notre planète sans sacrifier les droits des nations les plus vulnérables à poursuivre leur développement.
Aussi, le Président Diomaye FAYE a jugé nécessaire de rompre avec toute tentative d’imposition de normes civilisationnelles unilatérales’’. Et d’expliquer que, depuis son indépendance, le Sénégal a toujours défendu l’égale dignité des cultures et des civilisations, et cette diversité doit continuer à être la base de la co-existence pacifique entre les peuples. « Aucune nation ne devrait imposer aux autres ses pratiques ou ses valeurs comme des normes universelles. Le respect des différences est le fondement de la paix et de la stabilité dans le monde » a insisté le président de la République.
‘’Le Sénégal est fermement engagé dans cette voie. Nous avons choisi de bâtir un État résolument tourné vers le développement durable, avec des initiatives ambitieuses dans des domaines tels que les énergies propres, la souveraineté alimentaire et la gouvernance transparente. Mais nous savons que, pour réussir, nous avons besoin de l’action collective et de la solidarité internationale’’, a estimé le Président sénégalais.
D’après Bassirou Diomaye FAYE, qui faisait ainsi son baptême du feu, aucun pays ne peut relever seul les défis qui menacent l’humanité. Il estime donc qu’il nous faut agir ensemble, unis dans la diversité, pour construire un avenir où la dignité humaine est respectée, où la justice prévaut, et où la prospérité est partagée.
‘’C’est par la coopération et le respect mutuel que nous surmonterons les crises qui secouent notre monde’’, a conclu le président Bassirou Diomaye FAYE.