L’annonce du départ de Amadou Ba de la primature a surpris beaucoup de monde. Mais une bonne nouvelle car cela présage que l’élection présidentielle pourrait se tenir dans “les meilleurs délais” comme l’a toujours suggéré le Conseil constitutionnel qui vient de le rappeler au président Macky Sall. En langage clair, les ” 7 sages ” ont signifié au patron des “décrets” qu’il faut tenir la présidentielle avant la fin de son mandat constitutionnellement prévu le 2 avril prochain. C’est entendu. Macky Sall a entendu le conseil des “7sages” et a fixé la date au 24 mars 2024 pour être dans les dispositions de l’article 36 alinéa 2 de la Constitution. Il pourra ainsi continuer à être Président jusqu’à l’élection de son successeur.
Mais le problème est ailleurs. Macky Sall a nommé Sidiki Kaba, jusque là ministre de l’Intérieur, donc premier responsable de l’organisation des élections comme nouveau Premier ministre. A l’évidence, le nouveau patron de la Primature ne peut plus organiser les élections. Pour ne pas être juge et partie. Qui alors pour remplacer Sidiki Kaba qui d’ailleurs n’a jamais organisé d’élections au Sénégal?
La logique de pacification de l’espace politique voudrait que le président de la République suive les pas de son prédécesseur Me Wade qui en 2011 au plus fort de la contestation de sa candidature avait publiquement déchargé Me Ousmane Ngom alors ministre de l’intérieur pour l’organisation de la présidentielle de 2012. Wade avait dans la foulée choisi le Directeur général des élections d’alors comme ministres des élections. Les Sénégalais et les observateurs internationaux ne s’attendent pas à moins que cet exemple .
Georges Nesta DIOP