Le Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI) créé par des candidats “spoliés” de leurs droits civils et politiques par le Conseil constitutionnel à l’étape du parrainage citoyen, a appelé mercredi dans une déclaration à une concertation nationale sur la reforme de la loi électorale au lieu d’un dialogue. «La survenue d’accusations graves et très préoccupantes contre certains membres du Conseil constitutionnel a provoqué, fait sans précédent dans notre histoire politique et institutionnelle, la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire. Aussi grave que la spoliation des droits de candidats et la mise en place d’une commission d’enquête, un autre grand scandale a éclaté trois jours avant le lancement de la campagne pour la présidentielle : Il porte sur la révélation de la présence d’une candidate bi-nationale sur la liste des candidats autorisés à compétir pour les suffrages des citoyens», lit-on dans le document reçu à Walfnet.
C’est dans ces circonstances qu’est intervenue la décision du Président Macky Sall de stopper net le processus électoral en abrogeant son décret portant convocation du corps électoral pour l’élection du Président de la République le 25 février 2024. Selon ces candidats, “depuis l’annonce de cette décision le samedi 3 Février, l’histoire de notre pays semble s’être accélérée avec le vote à l’Assemblée nationale d’un report du scrutin présidentiel au 15 décembre prochain.” Non sans dénoncer ‘’l’implication ostentatoire et intolérable des médias étrangers (français et du Moyen Orient en particulier) dans les infox, la manipulation et l’exaltation de la violence au Sénégal.’’
«Certains journalistes étrangers sont allés très loin dans la désinformation pure et simple en parlant d’affrontements qui ont embrasé tout le pays. Les plus téméraires ont dépeint une apocalypse au Sénégal qui présage ‘’d’une guerre civile ou d’un coup d’état militaire, (…) comme s’ils étaient en mission pour contribuer à la déstabilisation de notre pays. Certains pays sont même allés jusqu’à récuser le vote du Parlement d’un autre pays en le déclarant ‘’illégal’’ prétendument à cause de l’intervention des forces de l’ordre», dénoncent-ils.
Le front lance un appel au président de la République afin qu’il organise dans les meilleurs délais non pas «un Dialogue national» (formule contestée) mais une Concertation nationale sur la réforme de la Loi électorale et des Institutions en charge de sa mise en œuvre et la relance du Processus de l’élection présidentielle. «Cette concertation nationale nous permettrait une gestion concertée de la transition et la mise place d’une feuille de route pour la réconciliation nationale et pour une élection présidentielle apaisée, crédible et inclusive. Même la controverse sur la durée de la transition devrait trouver un compromis raisonnable et acceptable pour tous lors de la concertation. Nous proposons, des gestes forts d’apaisement à travers notamment la libération des détenus arrêtés dans le cadre d’activités ou de manifestations politiques », ont-ils dit.
Liboire SAGNA