Les politiques sociales mises en place par le gouvernement ne prennent pas en compte les besoins spécifiques des enfants qui souffrent de handicap. C’est le constat fait, hier, par Beytir SAMB, président du Réseau des organisations communautaires de base des acteurs de santé.
Les enfants en situation de handicap, à l’image des albinos, des aveugles, des autistes, des sourds muets et des malades chroniques, ne sont pas au bout de leur peine. Ces derniers malgré leur souffrance ne sont pas pris en compte dans les politiques sociales de l’Etat. «On parle de bourse sociale, de loi d’orientation sociale et d’autres mécanismes, mais aujourd’hui, les enfants en situation de handicap peinent à bénéficier de ces services. Ces enfants ont besoin de chaises roulantes, de crème solaire pour les albinos, d’appareils auditifs ou de soins sanitaires. Si on voit des enfants de 12 ans qui font des dialyses, il y a problème. Alors que ces besoins spécifiques ne sont pas pris en charge par la Cmu», déplore le président du Réseau des organisations communautaires de base des acteurs de la santé, Beytir SAMB. Il animait une conférence, hier, sur la situation de handicap au Sénégal.
Ce dernier déplore que l’Etat mette des millions dans des activités politiques, alors qu’à côté, il y a des enfants vulnérables qui ne peuvent même pas aller à l’école faute de chaise roulante, de béquilles, de lunettes ou de crème solaire. Pour lui, il n’est pas acceptable que des maires perçoivent 800 mille francs Cfa de salaires alors que dans leurs communes, il y a une couche vulnérable qui est oubliée. «L’objectif, c’est de fédérer toutes les forces pour porter ce combat de plaidoyer auprès des autorités étatiques pour que cette injustice soit réparée. Ces enfants à mobilité réduite représentent l’avenir, donc ils ne peuvent pas être mis en marge des politiques sociales de l’Etat», affirme M. SAMB.
Ce dernier affirme que ses services sont mobilisés pour venir en appoint à cette couche vulnérable et les parents dont la majorité n’ont pas les moyens pour prendre en charge leurs progénitures. «Nous sommes partis de 150 enfants en situation de handicap pour leur offrir des appuis techniques, notamment des chaises roulantes, des béquilles, du crème solaire pour un peu soulager leurs familles. Parce qu’il y a beaucoup de parents qui ont abandonnés leur boulot pour s’occuper de leurs enfants parce que ce sont des enfants qui ne peuvent rien faire. C’est aussi le moyen de soulager ces parents qui n’ont aucune ressource financière et qui ont arrêté leur boulot pour consacrer tout leur temps à ces enfants. Donc aujourd’hui, ces enfants ont besoin du soutien de l’Etat», déclare Beytir SAMB. D’ailleurs, il a interpellé les candidats à l’élection présidentielle qui comptent briguer les suffrages des Sénégalais. «Aujourd’hui tous les politiciens sont en train de demander les suffrages des Sénégalais mais il n’y a personne qui propose d’aider ces enfants en situation de handicap. Nous les interpellons et nous attendons leurs propositions pour la prise en charge de ces enfants vulnérables», ajoute Beytir SAMB. A travers le Réseau des organisations communautaires de base des acteurs de santé, dit-il, ils prévoient d’organiser des journées de sensibilisation, pour inciter la communauté à soutenir cette couche vulnérable.
Samba BARRY