Les députés n’ont pas raté, hier, le ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la Recherche (Mesri), Moussa Baldé, lors de son passage à l’Assemblée nationale pour défendre son budget. Ils l’ont accablé sur la situation que traversent actuellement les universités publiques sénégalaises. Les députés de Yewwi Askan Wi qui dénoncent la fermeture des universités affirment que les autorités sont en train de sacrifier les étudiants. Ils craignent même l’année blanche dans la mesure où cela fait plus de cinq mois que ces établissements du supérieur restent fermés. Les députés Ayib Daffé, Guy Marius et Baye Aly Diédhiou Sagna demandent aux autorités universitaires et étatiques de ne pas «verser dans l’exagération par une sanction collective». Pour eux, il faut trouver des solutions urgentes pour rouvrir l’Ucad et les autres universités publiques. Dans sa réponse le ministre indiquera qu’il faut attendre les conclusions des assises de l’Université pour être définitivement édifié sur la reprise des enseignements en présentiel à l’Ucad. L’objectif, selon lui, est certes de reprendre le plus tôt possible les enseignements en présentiel mais il faudra s’assurer de toutes les garanties de sécurité pour qu’à l’avenir, «ces événement malheureux ne se reproduisent plus au sein des universités notamment à l’Ucad qui devient de plus en plus bouillonnant».
Si certains députés ont condamné les actes odieux perpétrés dans les universités, d’autres ont aussi jugé nécessaire d’assainir l’espace universitaire en prenant des mesures fortes. Ils préconisent le désengorgement de l’Ucad à travers la délocalisation de certaines facultés, l’instauration d’un cadre de dialogue entre les différents acteurs et la prohibition des mouvements politico-religieux dans l’espace universitaire.
Après la condamnation du leader du Pastef, le premier juin dernier, dans l’affaire l’opposant à la masseuse Adji Sarr, les universités Cheikh Anta Diop de Dakar, Assane Seck de Ziguinchor et Gason Berger de Saint-Louis ont été saccagées et des archives brûlées. Depuis lors, les cours en présentiel sont suspendus. Les appels de pied du Saes n’y font rien. Les recteurs, soutenus par le ministre de tutelle, campent sur leur position.
Au titre de l’année 2024, le budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est arrêté à 346 711 832 357 francs Cfa. Par programme, ces crédits sont répartis en trois phases programmes. Il s’agit de l’Education supérieure, des Œuvres sociales universitaires et de la Coordination administrative.
Magib GAYE