La route a encore fait des victimes dont cinq agents de la santé qui devaient se rendre à leur localité d’origine pour y célébrer la fête de la Tabaski. Devant ces drames, le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas),a pointé du doigt les chauffeurs recrutés dans le ministère. «Alors que la communauté syndicale n’a pas fini de pleurer le regretté secrétaire général Sidya Ndiaye arraché à notre affection, la mort s’est abattue violemment dans nos rangs avec la perte accidentelle de cinq vies humaines et des blessés graves admis aux urgences sur les routes de Kédougou et de Linguère. Ce, à cause de chauffards pardon chauffeurs de circonstance conduisant des véhicules administratifs sans aucune base réglementaire», déplorent, dans un communiqué, le Sg du Sutsas, Mballo Dia Thiam et Cie. Ils s’inclinent ainsi, «devant la mémoire de Mme Oumou Sy Samb Sage-femme d’état au Centre de santé de Kédougou et sa fille âgée de 09 mois à bord d’un véhicule du District conduit par un agent non attitré. Idem pour Mmes Aïssatou Mactar Bâ et Aïssatou Senghor toutes les deux Assistantes infirmières en service au District sanitaire de Kanel, qui sont mortes des suites d’un accident, à hauteur de Linguère, du véhicule de leur district conduit par un autre «chauffard non attitré».
Les syndicalistes rapellent qu’ils ont enregistré le 02 janvier 2021 la mort accidentelle d’un agent de la santé à bord d’un véhicule encastré dans un camion en panne. Tenant compte de cette série macabre, le Secrétariat exécutif Permanent du Sutsas «interpelle le ministre de la Santé et de l’Action sociale sur l’impérieuse obligation du retour à l’orthodoxie en faisant conduire les véhicules par des chauffeurs motivés et dédiés aux fonctions avec des contrats en bonne et due forme pour éradiquer ces récurrentes et évitables morts dans un laxisme et une impunité inadmissibles».
Tout en invitant à une introspection collective, le Sutsas exige l’érection de la maintenance en priorité. Car, au-delà des dégâts humains, les dégâts matériels sont aussi importants ravalant les structures sanitaires et hospitalières en «cimetières de véhicules et d’équipements lourds et très coûteux, hors d’usage par défaut d’entretien rigoureux ou par négligence des utilisateurs».
Samba BARRY