L’installation du nouveau recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a, hier, été perturbée par les étudiants. Ces derniers réclament la libération d’un des leurs privé de liberté et de cours depuis les manifestations politico-judiciaires du 16 mars dernier.
(Correspondance) – Programmée à 9 heures, la passation de services entre l’ancien et le nouveau recteur de l’ Ugb, a accusé un retard de près de deux heures. Aux premières heures de la matinée, les étudiants de Sanar ont investi les abords immédiats du Cea-Metic, lieu de la rencontre pour réclamer la libération de leur camarade Doudou Lèye, arrêté lors des derniers évènements notés au Sénégal. Il a fallu d’âpres négociations et des garanties fermes des autorités, le ministre de l’Enseignement supérieur et le gouverneur de Saint-Louis notamment, pour apaiser la colère des étudiants.
Pour administrer la preuve de leur détermination à avoir gain de cause et mettre la pression sur les autorités, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a décrété une suspension de toutes les activités pédagogiques jusqu’à la libération de Doudou Lèye. Dans la foulée, à travers un communiqué de presse, la Cesl a tenu à rappeler qu’elle est «apolitique et que toute action qu’elle entreprend est dans l’ultime but de garantir l’intérêt de l’étudiant sanarois».
Avant de «revenir, avec une désolation profonde, sur la situation alambiquée» du camarade Doudou Lèye, régulièrement inscrit en Licence 3 au département des Sciences Juridiques à l’Unité de Formation et de Recherche des Sciences Juridiques et Politiques (Ufr / Sjp).
«En effet, ledit camarade a été arrêté par les forces de défense et de sécurité, suite aux récentes échauffourées qui ont eu lieu sur la nationale. Cette arrestation l’a privé de ses obligations pédagogiques car il devait subir, comme tous ses autres camarades, les épreuves fatidiques de la seconde session pour espérer décrocher sa licence et, ainsi bénéficier, éventuellement, d’une sélection en master», précise le communiqué de la Cesl. Par ailleurs, la Cesl précise que l’étudiant en question n’est nullement concerné par les évènements qui ont occasionné son arrestation et qu’il est dans une situation sanitaire qui ne lui permet pas de faire face aux conditions de détention. «Force est de reconnaitre que la carrière pédagogique de l’étudiant est drastiquement menacée et ses rêves et ambitions risquent de partir en fumée», ont tonné les étudiants. La Cesl estime que «la place de l’étudiant n’est nullement derrière les barreaux mais plutôt dans les amphithéâtres». La Coordination des étudiants de Saint-Louis interpelle les autorités internes comme externes sur cette situation et exige la libération, «sans condition», de leur camarade Doudou Lèye, «dans les plus brefs délais». Allant, même, jusqu’à menacer en ces termes : «faute de quoi, la Cesl ne lésinera sur aucun moyen pour remettre l’étudiant dans son droit le plus absolu».
Gabriel BARBIER