La Coordination des associations de presse (Cap) maintient le cap dans son combat pour la libération de Pape Alé Niang. Les professionnels des médias, après la marche pacifique, la campagne sur le net et des médiations, envisagent de boycotter les activités gouvernementales et observer une journée sans presse.
Après la marche pacifique, une campagne sur les réseaux sociaux et une série de médiations, les acteurs de la presse ont, hier, décidé de dérouler un deuxième plan d’actions pour obtenir la libération du journaliste Pape Alé Niang. Ce dernier a été interpelé, puis placé sous mandat de dépôt depuis le 09 novembre dernier, suite à la publication d’un rapport interne de la gendarmerie. La Cap n’exclut pas de boycotter les activités gouvernementales et d’instaurer une journée sans presse. Ce, si le pouvoir s’entête dans sa décision de maintenir encore en prison le promoteur du site Dakar-matin. «On va durcir le ton. Et cette semaine, il est prévu une action non-conventionnelle. Et quand je parle d’action non-conventionnelle, c’est une action d’éclat, qui nous amènerait probablement en prison et nous n’avons pas peur de la prison», a annoncé Ibrahima Lissa Faye, membre de la Cap.
Selon lui, le «secret défense ou estampillé secret défense» ne les (membres de la Cap, Ndlr) ébranle pas. «Personne n’arrivera à nous intimider. Il faut qu’ils le sachent. Ils n’ont qu’à préparer les prisons, les élargir s’il le faut, mais nous sommes prêts à aller tous en prison», menace-t-il. Au cours de la semaine, poursuit-il, il est prévu d’aller vers un «mot d’ordre de boycott des activités gouvernementales. Nous allons mener les démarches nécessaires pour pouvoir le faire. Nous n’écartons pas une journée sans presse».
Pour sa part, Momar Ndiongue, fait savoir que les professionnels des médias comptent passer à la vitesse supérieure dans cette campagne pour la libération de Pape Alé Niang. «Maintenant si au terme de cette audition et au terme de la demande de liberté provisoire Pape Alé ne sera pas libéré, on sera obligé de passer à la vitesse supérieure pour le faire sortir de prison», promet-il. «On n’exclut pas le boycott total et intégral de toutes les activités du gouvernement. Nous n’excluons pas non plus une journée sans presse parce qu’aujourd’hui, nous estimons qu’à travers Pape Alé, c’est toute la presse qu’on voudrait bâillonner. Nous sommes mobilisés, nous restons à l’écoute et vin debout de ce qui se fera vendredi à l’issue de son audition», ajoute-t-il.
Pas de visite
Le journaliste détenu à la prison de Sébikotane, observe depuis la fin de la semaine dernière une grève de la faim. Une diète, d’après des informations qui a rendu son état de santé fragile. C’est pourquoi, compte tenu de son affaiblissement, il a suspendu les visites jusqu’à nouvel ordre. Il a transmis l’information via un message transmis aux acteurs de la presse qu’il remercie pour le combat qu’ils mènent. «Chers amis et parents, depuis mon incarcération arbitraire et injuste à la prison de Sébikotane, malgré la distance, vous êtes si nombreux à venir me voir pour me témoigner votre soutien. Pour ce jeudi 08 décembre jour de visite, vu mon état de santé qui se dégrade de jour en jour, je suis au regret de vous dire que je ne pourrais recevoir personne. Je vous présente mes sincères excuses et sollicite votre compréhension», écrit Pape Alé Niang. Son audition dans le fond du dossier est prévue demain, 09 décembre 2022, par Mamadou Seck, juge du deuxième cabinet d’instruction.
Salif KA