Dans la commune de Ndioum, il est très compliqué de se soigner pour les personnes qui tombent malades. En effet, l’hôpital ne dispose pas de scanner pour diagnostiquer certaines pathologies compliquées. Pire, depuis des mois, le cardiologue est aux abonnés absents. Par conséquent, les patients sont orientés à Saint-Louis et Ourossogui
(Correspondance) – L’hôpital régional de Ndioum est beaucoup plus malade que ses patients. Dans cette structure de santé qui reçoit plus de 500 malades mensuellement, (statistiques vérifiées et communiquées par des agents), les personnes atteintes d’Avc sont des victimes de son désert médical. Major dans cette structure sanitaire, Ousmane Ndaw renseigne que depuis sa création en 1974, l’hôpital n’a jamais eu de scanner. Et les patients dont la maladie nécessite l’utilisation de cet appareil, sont orientés à Saint-Louis, à 200 Km ou à l’hôpital d’Ourossogui, dans la région de Matam. Ces longs trajets, souvent dans des conditions difficiles, constituent un véritable risque pour ces malades qui sont fréquemment dans le coma. «Le scanner est un élément très important dans le dispositif de toute infrastructure sanitaire de qualité. Il est primordial. Car il permet aux malades victimes d’Avc de pouvoir faire leur examen radiologique. C’est un appareil important aussi dans le dispositif du suivi et de la prise en charge des hypertendus. C’est-à-dire des personnes qui sont dans des cas de traumatologie», fait savoir Major Ndaw.
L’autre pathologie dont souffre l’hôpital de Ndioum, c’est l’absence d’un cardiologue. Depuis des mois, la structure est sans ce médecin spécialisé. Selon toujours des informations dignes de foi, celui qui faisait office de cardiologue est affecté à l’hôpital Amath Dansokho de Kédougou et il n’est toujours pas remplacé. «Personne dans l’hôpital n’a compris son affectation à Kédougou. Une structure de santé du standing de Ndioum qui polarise des centaines de villages ne peut pas fonctionner sans cardiologue. Ce qui est très grave pour un hôpital envahis chaque jour que Dieu fait par des malades qui arrivent souvent exténués», renchérit une autre blouse blanche.
L’hôpital régional de Ndioum est l’une des structures sanitaires les plus importantes de la partie nord du pays. Mieux, il reçoit même des malades qui viennent de la Mauritanie, pays voisin, ainsi que ceux des départements de Linguère et de Matam. Ainsi, les populations du nord qui ne peuvent plus braver la forte canicule du jour et les routes cahoteuses pour aller dans des structures assez huppées et très distantes de leur localité, réclament un scanner digne de nom. Elles exigent aussi l’affectation, dans les délais proches, d’un cardiologue.
Abou KANE