(Correspondance) – Comme l’année dernière, la famille religieuse de Tivaouane sur instruction de son Khalife général, Serigne Babacar Sy Mansour a décidé de surseoir de l’organisation du Gamou annuelle de ladite cité religieuse commémorant la naissance du prophète Mouhamed (Psl).
Une décision qui, selon le guide religieux est dictée par une volonté d’éviter les grands rassemblements propices à une recrudescence de la pandémie de la Covid-19. Toutefois, le Khalife entouré des siens a accepté de recevoir en sa demeure la délégation gouvernementale conduite par le ministre l’Intérieur venue pour présenter ses hommages en la circonstance. Une occasion saisie par le Khalife pour s’adresser aux fidèles de sa communauté et faire des recommandations à l’ensemble de la communauté musulmane sénégalaise mais aussi aux autorités étatiques pour un meilleur vivre ensemble. Ce qui, selon lui, ne pourra passer que par une répartition équitable des biens, une éducation axée sur les valeurs intrinsèques de la nation sénégalaise, une réduction du chômage endémique des jeunes mais aussi et surtout un renforcement du pouvoir parental apte à endiguer cet élan liberticide qui foule du pied toutes les valeurs religieuses et sociétales qui, jusqu’ici ont fondé la nation sénégalaise. A ce titre, Serigne Babacar Sy Mansour a récusé avec la dernière énergie tout l’argumentaire allant dans le sens d’une légalisation de l’avortement même celui dit médicalisé. Ce d’autant, précise-il, qu’une telle pratique est en contre sens de toutes les prescriptions religieuses qui mettent en avant la sacralité de la vie. Mais au-delà, le guide religieux a mis un accent particulier sur l’éducation et la formation aussi bien dans les secteurs publics et privés que dans celui dit de l’enseignement coranique. Aujourd’hui nous assistons à une dégradation du système à tous les niveaux. Lequel système, constate-t-il, est corrompu dans toutes les étapes de ses programmes. «Un pays qui néglige ses enfants ne sentira pas l’odeur du développement», dit-il avant de rappeler à l’Etat sa responsabilité de mettre en place un système éducatif clair qui ne se contente pas uniquement de l’instruction. C’est, estime-t-il, dans un système éducatif bien pensé qui prend en compte les valeurs bien de chez nous qu’il sera possible de mettre un terme à cette recrudescence des phénomènes de violence, de meurtre, de vol entre autres formes de violences auxquelles le pays fait face depuis un certain temps. Sans compter la propension des jeunes à risquer leur vie dans les océans par le seul fait qu’ils ont perdu tout espoir dans leur pays. Aussi, l’homme de Dieu de se poser la question de savoir pourquoi ne pas concentrer tous nos efforts sur l’action collective tendant à construire ce qui nous est commun et à éradiquer la corruption dans tout ce que nous entreprenons.
Sidy DIENG