Concrètement, quelles sont les solutions pour réduire les risques ? Quelles sont leurs
limites et les incertitudes qui demeurent pour ce Magal de 2021?
Je pratique un test PCR préventif:
AVANTAGES
Et si, pour écarter tout risque de contamination de ses proches, potentiellement fragiles, on doit
s’assurer de ne pas être porteur du virus en réalisant un test PCR juste avant le Magal? Une
démarche conseillée en cas de symptôme ou de contact avec une personne contaminée. Touba
doit proposer à l’Etat pour qu’il aie un dépistage massif (PCR et antigénique) 3 jours avant le
Magal pour tous les pèlerins sans exception ; les résidents de la ville sainte aussi qui sortent
quelques heures ou quelques jours de Touba soient testés par PCR à leur retour.
INCONVÉNIENTS
Dans le détail, c’est plus compliqué. A l’heure actuelle, on ne sait pas quelle charge virale
est contaminante et, a fortiori, quelle concentration dans l’air serait risquée. Comment
alors juger qu’une salle est suffisamment ventilée pour qu’il n’y ait pas ou peu de risque
de contamination si une personne infectée s’y trouve ? C’est d’autant plus compliqué que
la charge virale varie en fonction du stade de l’infection. En tout état de cause, une
aération suffisante et fréquente peut diminuer le risque de transmission, mais ne le fait
pas disparaître.
INCERTITUDES
On peut estimer que la concentration en virus dans l’air ambiant est proportionnelle au
CO2 expiré par ceux qui se trouvent dans la pièce – et donc relativement facile à mesurer
–, mais on ignore quelle charge virale est contaminante et, a fortiori, quelle concentration
dans l’air serait risquée.
Je n’embrasse pas mes proches, j’evites les accolades
AVANTAGES
Le virus SARS-CoV-2 qui provoque la maladie Covid-19 se transmet par les gouttelettes
de salive. En évitant câlins, embrassades, accolades ou poignées de mains, on diminue
significativement les risques de transmission. Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires
préconisent en outre de parler à voix basse parce que crier ou chanter propage le virus
encore plus loin.
INCONVÉNIENTS
Même si elle ne suffit pas à éviter tout risque, c’est a priori une recommandation assez
aisée à respecter. Mais quid de son respect dans la durée ? ou des personnes âgées isolées
qui peuvent manquer d’un tel contact physique ? Ou des enfants à qui il sera difficile de
faire respecter ces recommandations ?
INCERTITUDES
On ne connaît pas exactement le risque en cas d’accolade brève qui expose moins a priori
qu’une bise ou un câlin prolongé. Les scientifiques recommandent toujours et encore de
laisser les visages (masqués) le plus loin possible.
Je garde mes distances avec mes co-disciple
AVANTAGES
Plus on est proche d’une personne infectée, plus il y a de risque d’être contaminé. Pour
limiter ce risque, « un espace libre de 4 m2 autour d’une personne est recommandé »,
soit un mètre de chaque côté. Cela implique concrètement de n’occuper qu’un siège sur
deux, de s’installer en quinconce, ou de se répartir sur plusieurs tables. Notons que les
préconisations varient selon les pays. Les autorités américaines préconisent six pieds
(1,83 mètre) entre deux personnes, et celles du Royaume-Uni et de l’Italie 2 mètres. C’est
1,50 m en Allemagne, Belgique et Pays-Bas.
INCONVÉNIENTS
Se tenir éloigné d’un ou plusieurs mètres peut ne pas suffire, car le virus se propage par
contact proche mais aussi, très probablement, par des micro gouttelettes aéroportées. « Il
y a toutes les raisons de penser que le SARS-CoV-2 se comporte de façon similaire [aux
virus de la grippe ou du SRAS], et que la transmission par des micro gouttelettes
aéroportées est un important mode de contamination », ont écrit 239 chercheurs, dans
une lettre ouverte au Journal of Infectious Diseases, en juillet.
INCERTITUDES
Si la grande majorité des gouttelettes propageant le virus se dispersent dans un rayon de
1 à 2 mètres, il n’y a pas de certitude de ne retrouver aucune particule virale au-delà.Une
chercheuse du MIT a ainsi montré que les gouttelettes contenant des agents pathogènes
émises lors de toux peuvent être propulsées jusqu’à environ 8 mètres.
Je me lave régulièrement les mains
Avantage
Selon l’OMS, « se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon fait partie des
mesures les plus économiques, les plus faciles et les plus importantes pour prévenir la
propagation d’un virus ». En effet, si le virus arrive sur vos mains, par des gouttelettes
ou du mucus, en vous touchant le visage, vous pouvez vous contaminer. Le savon et l’eau
– ou une solution hydroalcoolique – permet de casser l’enveloppe extérieure du virus, et
ainsi de le « tuer »
INCONVÉNIENTS
Cette solution est efficace, mais pas suffisante : elle doit être couplée avec d’autres
mesures barrières, comme la distanciation physique ou le port d’un masque dans les
espaces clos.
J’aurais pouvoir inviter que des gens qui ont déjà eu le Coronavirus..mdr (rire)
AVANTAGES
Si tous mes invités ont déjà eu le Covid-19, on limite les risques de contagion. C’est une
sorte d’immunité collective, qui peut d’ailleurs être renforcée en vérifiant que les anciens
malades sont toujours immunisés, grâce à un test sérologique, qui mesure dans le sang la
présence d’anticorps au coronavirus.
INCONVÉNIENTS
Les résultats de recherches synthétisées par les scientifiques montrent que les réponses
immunitaires peuvent varier d’un individu à l’autre et notamment être plus faibles si le
patient n’a pas été très malade. En effet les patients les moins symptomatiques tendent à
perdre plus rapidement leur réponse anticorps que ceux ayant présenté une forme plus
sévère » . Le fait d’être une femme pourrait en revanche etre favorable a une reponse
immunitaire plus durable ; il est admis que les femmes sont mieux protégées contre les
maladies infectieuses car plusieurs gènes impliqués dans la réponse immunitaire se
situent sur le chromosome X, et les femmes en ont deux.
INCERTITUDES
A l’heure actuelle, nul ne sait combien de temps les différentes réponses immunitaires
protègent contre une nouvelle infection. On ignore donc la période pendant laquelle une
personne infectée une première fois par le Covid-19 sera protégée lors d’une deuxième
rencontre avec le virus. Des cas de réinfection, plusieurs mois après une première
contamination,ont ainsi été enregistrés dans littérature scientifique.
Je fais attention dans les transports en commun
AVANTAGES
Les transports en commun, où de nombreuses personnes se croisent dans des espaces
restreints, sont des lieux qui semblent propices à la contamination. Cela a été étudié avec
l’exemple d’un bus mal ventilé transportant des participants à un séminaire bouddhiste,
non masqué, à Ningbo en Chine, le 19 janvier 2020. Des chercheurs ont montré que le
« cluster » ne s’était pas limité aux quelques passagers assis à proximité directe de la
personne malade. Selon le professeur de chimie atmosphérique du CNRS Jean-François
Doussin, la ventilation des trains modernes (et mêmes des avions) est efficace, mais le
moment à risque est celui où « l’on sort son sandwich et où l’on enlève son masque, car
nos postillons et gouttelettes risquent de se retrouver sur le sandwich du voisin ».
INCONVÉNIENTS
Lorsqu’ils sont bien aérés, bien nettoyés et que les passagers portent un masque, les
transports en commun sont moins dangereux qu’on pourrait le croire. L’Union des
transports publics (UTP) recense ainsi une dizaine d’études allant dans ce sens,de
l’Institut Robert-Koch, en Allemagne, à l’American Public Transportation Association.
Sur cette question aussi, le professeur Doussin insiste sur la question de la
densité : « Tout le monde porte un masque, donc ça diminue la concentration des
émissions de chacun, et donc potentiellement du virus. Ensuite, si les pèlerins prennent
moins les transports en commun, la densité baisse et le risque aussi.
Bon Magal à toute la communauté islamique du Monde
Jereujeuf Serigne Touba
Cheikh Abdou Lahad MBACKE
Chercheur at University of Maryland Baltimore County (UMBC)
[email protected]