Sous le joug des difficultés de toutes sortes, la presse souhaite «les assises» de la presse pour espérer sortir de cette longue nuit noire. Une volonté exprimée, hier, par la Coordination des associations de la presse (Cap).
La presse fait également son «burn out» non par du vandalisme, mais par des pistes de solution pour mieux faire face à son devoir d’informer le public. «Les membres de la Coordination des associations de la presse souhaitent la tenue des assises des médias», a indiqué, hier, ce collectif dans une déclaration conjointe. Cette association qui regroupe l’ensemble des associations de la presse dit souhaiter une telle rencontre afin d’anéantir «les séries d’agressions manifestes contre la liberté de presse, des violations et tentatives de musellement de la presse». «De ce fait, la Cap a décidé – pour matérialiser son indignation face aux violations répétées de la liberté de presse – de tenir un sit-in de toute la corporation. Nous allons élaborer un Mémorandum et rédiger un courrier officiel à destination exclusive du président de la République», explique le Collectif.
Pour cette association, la facilitation du travail des journalistes passe également par la dissolution du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). «Aujourd’hui, le Cnra est dépassé et une régulation plus large, est impérative dans le secteur des médias. Il doit être remplacé par le Harca, nouvel organe de régulation, dont le projet de loi est disponible depuis des lustres», estime-t-on. L’occasion faisant le larron, la Cap demande, par ailleurs, que la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle, déjà théorisée, ne soit pas vidée de sa substance. «Nous exigeons donc que son organe de direction soit dirigé par une personnalité après une sélection rigoureuse et l’établissement d’une short list à partir duquel le Président de la République fera son choix. Ses membres doivent avoir un mandat unique et bénéficier de l’inamovibilité», préconise la Cap.
Dans le même sillage, la Coordination des associations de la presse demande «sans délai» une nouvelle loi sur la publicité et sur le financement du service public de l’audiovisuel. «Une manière d’assurer aux médias des ressources commerciales conséquentes, traçables et équitables. La dernière loi sur la publicité date de 1983 et n’est toujours pas appliquée», s’émeut-on encore. D’où l’exigence d’un vote d’une loi sur l’accès à l’information. «Un instrument indispensable pour promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques et un journalisme de faits plutôt que de rumeurs et/ou de manipulations. Cette loi est un engagement souscrit par l’Etat du Sénégal dans le cadre de l’Union africaine et un critère éminent pour qualifier un pays de démocratique», fait remarquer la Cap.
Ndèye Maguette SEYE