L’émigration clandestine n’est plus l’apanage des hommes. En effet, les femmes sont tentées de plus en plus par le large.
«La migration se féminise davantage. Nous remarquons que, aussi bien que les jeunes, les personnes âgées, les femmes migrent de plus en plus. Et elles font face à d’énormes difficultés comme la stigmatisation, le rejet et parfois la xénophobie et le racisme. Donc, si l’on ne garantit pas la protection de ces populations, elles seront exposées», alerte Zaccaria Sambakhe, directeur de l’Ong Action aide.
C’était hier, en marge de la célébration de la Journée internationale des migrants. Ce dernier pense que, malgré les textes internationaux, le droit à la migration est violé. Mieux, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui garantit aussi le droit à la migration est bafouée. Au niveau des attitudes et des pratiques, les populations rencontrent, en effet, beaucoup de difficultés pour se mouvoir. Parce que, dans les pays surtout de transit ou de destination, les migrants qui ont pris une voie dangereuse sont considérés comme des gens qui n’ont pas de droits. Tout simplement parce qu’ils ont pris des voies risquées comme la mer ou la terre, selon Zaccaria Sambakhe, directeur de l’Ong Action aide. Qui appelle les Etats à respecter leurs engagements, parce que, l’on ne peut pas faire deux poids, deux mesures. Selon lui, les études ont montré que 80 % des migrants le font au niveau des pays africains.
Autrement dit, c’est moins de 15 % qui migrent à l’extérieur. Ceux qui voyagent à l’extérieur vont vers le Moyen-Orient. D’où l’appel lancé aux Etats et à la communauté internationale à accorder beaucoup plus d’importance aux droits de l’homme. Parce que, c’est le respect des droits de l’homme qui permettra de garantir des conditions favorables pour une migration digne, sûre et coordonnée.
La récente enquête du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) révèle que93 % des personnes migrantes interrogées ont été en danger au cours du voyage. Mais, seules 2 %d’entre elles auraient renoncé à partir si elles avaient su ce qui les attendait. Lors cette rencontre, il a été noté aussi que l’accompagnement des migrants de retour pose problème.
Au Sénégal, par exemple, le Fonds fiduciaire d’urgence (Ffu) est complexe à obtenir. Car, les personnes doivent choisir des emplois préalablement définis pour elles et monter des dossiers de financement par groupe de cinq. L’étude soutenue par la fondation Heinrich Böll souligne que les migrants ayant bénéficié de l’assistance de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dans le cadre de retours volontaires estiment souvent que les montants alloués sont insuffisants et finissent par remettre en cause la pertinence de cette assistance.
Samba BARRY