La peine de bon nombre de Sénégalais à accéder à l’aide alimentaire durant la campagne de soutien en denrée pour la riposte Covid-19 n’a pas laissé les députés indifférents. Ils ont interpellé le successeur de l’ex-ministre en charge de la répartition de cette assistance. C’était lors de l’examen du projet de budget du ministère de l’Equité sociale. Samba Ndiobène Kâ annonce la poursuite de l’accompagnement des bénéficiaires de la bourse de sécurité familiale.
Les députés ont déploré les «erreurs d’inclusion et d’exclusion» dans la sélection des bénéficiaires de l’aide alimentaire dans le cadre de la riposte Covid-19. Ils ont interpellé l’actuel ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale, Samba Ndiobène Kâ, successeur de Mansour Faye, qui était au cœur du système de l’aide sous le même portefeuille. Les parlementaires ont aussi demandé une refonte du Rnu.
Les élus du peuple ont interpellé le nouveau ministre sur les erreurs dans la répartition de l’aide alimentaire. Samba Ndiobène Kâ pense que les difficultés des comités de ciblage et de distribution de l’aide alimentaire sont dues au fait que c’était «la première fois que le Sénégal met en œuvre une opération de cette envergure». En martelant que l’Etat avait mis à la disposition des gouverneurs des ressources pour faciliter le travail des comités. Il informe que, dans le volet assistance alimentaire de la riposte à la Covid, 69 milliards de francs Cfa ont été confiés au ministère.
Sur un autre volet, les députés ont suggéré l’accompagnement des ménages enrôlés dans les bourses de sécurité familiale afin de les aider à sortir de la pauvreté, plutôt que de «les garder immuablement dans le programme de bourses de sécurité familiale». Ce qui veut dire que des familles sont toujours pauvres après cinq ans d’accompagnement en termes de dotation familiale.
Les élus du peuple ont plaidé pour l’indépendance des bénéficiaires après que le ministre Samba Ndiobène Kâ a réitéré que le chef de l’Etat a demandé le maintien des bénéficiaires dans le programme pour une durée supplémentaire de cinq ans. Ce qui fait 10 ans d’assistanat au lieu de cinq ans initialement prévus. Ce qui veut dire que, cinq ans après l’accompagnement, ils ne s’en sortent toujours pas. Cette dépendance va avec les difficultés auxquelles sont confrontés les bénéficiaires dans certaines zones. Selon les parlementaires, elles sont relatives à l’indisponibilité du réseau, et parfois des fonds pour payer les bourses. Un point non moins important concerne l’octroi des bourses à des ménages aisés. Ce que les députés ont dénoncé. Mais, réplique le ministre, «Dakar a aussi son lot de bénéficiaires». N’empêche, sous la présidence d’Abdou Mbow, les parlementaires, par la voix d’Awa Guèye, ont demandé une évaluation de la bourse de sécurité familiale.
Ils ont en outre décrié les «lenteurs dans l’exécution des travaux et la qualité défectueuse de certains ouvrages» dans le cadre du programme «Promovilles». Samba Ndiobène Kâ explique que les difficultés sur les travaux de voiries dans certaines zones de Dakar comme Ouest-foire, Grand-Dakar sont dues aux contraintes budgétaires et aux défaillances des entreprises.
Le projet de budget 2021 du ministère du Développement communautaire est arrêté à plus de 106 milliards en autorisations d’engagement et à plus de 101 en crédits de paiement. Cela pour l’exécution de trois programmes «Pilotage, coordination, et gestion administrative», «Développement communautaire et équité territoriale» et «Equité sociale»
Emile DASYLVA