Après le khalife général des mourides, c’est autour de Serigne Abdou MBACKE, khalife de feu Serigne Cheikh Khady MBACKE, de se prononcer sur le phénomène de l’émigration clandestine. Et c’est pour déplorer et regretter les nombreux départs et les naufrage qui ont fait des centaines de morts.
« Face à la tragédie, des Sénégalaises, souvent jeunes, avaient choisi seuls de célébrer à leur manière, via les réseaux sociaux, un deuil national. C’est regrettable que ces derniers aient semblé être les seuls véritablement meurtris par ce drame à l’issue duquel leurs frères et sœurs sont engloutis par les eaux », regrette le marabout. Selon lui, il est à « se demander pourquoi ils partent par certaines, malgré les dangers et le risque de mort très élevés ». Et Serigne Abdou MBACKE d’insister sur le rôle des autorités religieuses et politiques face à de tels phénomènes. « Notre rôle de guide religieux est d’abord de comprendre les raisons qui poussent ces jeunes dans les océans, afin d’essayer d’y apporter des solutions. Ce sont des membres de nos différents foyers », indique-t-il.
Avant de mettre à l’index la défaillance de l’Etat. « L’Etat a mobilisé plusieurs milliards de francs CFA pour lutter contre la pandémie de la Covid-19. Pourquoi ne s’investit-il pas aussi pleinement dans la lutte contre le fléau Barca wala Barsax », s’interroge-t-il. Avant d’asséner : « les pirogues ont fait, a ce jour, fait plus de morts que le coronavirus. Pourtant, nous ne voyons pas une mobilisation et une implication aussi visibles des autorités politiques et avec elles, les chefs religieux».
Poursuivant son analyse, Serigne Abdou MBACKE estime que l’on ne peut pas se contenter de condamner les jeunes et de culpabiliser leurs familles. « C’est beaucoup trop simple, extrêmement facile et surtout très commode », déplore le khalife de Darou Mousty.
WALFNet