CONTRIBUTION
Nous avons décidé de partir de nos propres racines, c’est-à-dire des réalités africaines concrètes. Notre idéologie prend ses sources dans notre histoire, notre culture et notre imaginaire. Il y a un besoin profond de libération de notre peuple. Rien ne l’exprime mieux que Guelwaar qui constitue le symbole d’une revendication démocratique d’une émancipation pleine de notre peuple.
Guelwaar, ce beau nom qui traverse les siècles et les générations, les cultures, les terroirs et les ethnies de notre pays, vient de la déformation malinké Kélé Diawaru qui signifie un guerrier de la bataille. Aujourd’hui, nous nous réclamons d’être Les Guelwaars, c’est-à-dire, les nouveaux combattants de la bonne gouvernance, de la justice et de la démocratie. Notre ligne de conduite est de lutter contre la faim, la maladie, la discrimination, la corruption, l’oppression et l’humiliation de notre peuple. Nous avons toujours considéré que la politique est un sacerdoce au service de la communauté. Pour cette raison, nous revendiquons l’héritage de Guelwaar. Ici, l’enjeu fondamental est de redonner à notre pays toute sa dignité et fierté dans le concert des nations.
Le Guelwaar met l’humain au-dessus de toute considération, pour lui reconnaître son droit inaliénable au respect et à la dignité. Il a pour credo cette vieille sagesse de chez nous : Nit, nitay garabam : l’homme est le remède de l’homme, en d’autres mots, l’homme est le frère de l’homme.
Le Guelwaar refuse d’être un spectateur ; c’est la raison pour laquelle il s’engage avec une conscience critique pour la transformation d’une société qui exploite et opprime ses propres enfants. Il se met au service de nos communautés les plus faibles et les plus pauvres, c’est-à-dire, ceux qui naissent dans la nuit, vivent dans la nuit et meurent dans la nuit. Il est la voix audible de la communauté des victimes de la violence de l’injustice. Il défend toujours le peuple muet qui souffre tous les malheurs en silence, et qui dans la lutte, est capable de tous les courages. Il annonce que la lumière se répandra demain pour tous ceux qui pleurent aujourd’hui. La parole de Guelwaar est un chant de refus et une insurrection contre les inégalités dans notre société.
Le Guelwaar croit aux vertus du travail, de l’effort personnel, de l’intégrité morale et de la confiance en soi afin de se nourrir, se vêtir, et mieux se loger. Il refuse l’exploitation de l’homme par l’homme tout comme il refuse lui-même d’être un exploité. Du fond de l’âme, le Guelwaar est un travailleur et ne s’associera jamais aux pratiques capitalistes et féodales de domination de son prochain. Dans la philosophie de l’idéal qu’il représente, le travail est la source vivante de la dignité humaine. Par conséquent, travailler est un devoir et un droit. L’ardeur au travail est la racine de tout développement économique, social et humain. Mais chaque travail doit être équitablement rétribué. Également, un Guelwaar refuse de tendre la main et ne quémande pas de faveur indue. L’égalité est la boussole de toute son existence.
Le Guelwaar lutte contre l’égoïsme individuel, défend la solidarité et la fraternité afin de prendre soin des plus faibles de la société à travers un filet de sécurité sociale. Il n’est jamais insensible à la souffrance humaine et combat toutes les formes d’aliénation de l’homme. Dans ce sillage, la dignité humaine n’est pas négociable car elle est ce qui fait notre humanité. Toujours dans son esprit d’équité, le Guelwaar lutte contre la domination de la femme, l’oppression des enfants et l’abandon des vieilles personnes. Il est aussi un défenseur de l’environnement, parce qu’il se soucie des générations futures dans cette logique qui veut que la terre soit un emprunt à nos enfants. Il combat pour l’éradication de l’ignorance, de la maladie, de la faim, de la soif et de la pauvreté. Dans sa dimension altruiste, il apporte son hospitalité à l’étranger.
Donc, de toute son existence, le Guelwaar est en guerre contre la corruption, la discrimination, l’arrogance du gouvernant, la prédation des ressources publiques et le mensonge d’État. Ainsi, les ressources naturelles du peuple doivent bénéficier à toute la nation. Dans cette dynamique, la transparence et la reddition des comptes sont des règles inaliénables. Et pour cette raison, la bonne gouvernance est le modèle avec lequel le Guelwaar conçoit la gestion de la cité.
Le Guelwaar porte un amour viscéral à la patrie de ses pères et à son indépendance. Il considère que la souveraineté n’existe pas tant qu’on continue de dépendre de l’aide et de la dette extérieures. Dans sa doctrine, la résistance est le seul chemin pour sauvegarder la dignité du peuple. Nous devons compter sur nous-mêmes pour un progrès qualitatif historique. Il s’agit donc de mettre fin à la mendicité internationale des pays africains, car l’indépendance n’est pas négociable. C’est pourquoi, son engagement constitue une lutte pour une Seconde Émancipation des peuples africains.
Le Guelwaar s’enracine dans sa culture et s’ouvre sur le monde. Il est un défenseur des langues nationales, du dialogue des cultures et des religions. Il lutte pour un monde de paix, d’ouverture et de pluralisme où chacun pourra vivre conformément à ses valeurs communautaires et ses convictions religieuses tout en préservant l’équilibre et la stabilité de la société.
Être Guelwaar, c’est donc être un patriote intrépide, qui se bat pour l’unité africaine et contre les termes inéquitables du commerce international. C’est aussi refuser de baisser les yeux devant l’injustice, ou se taire devant la corruption des gouvernants. Également, c’est s’interdire de dérober tout centime qui émanerait des deniers publics et respecter l’engagement de mettre la communauté au-dessus des intérêts particuliers. Par essence, être Guelwaar de toutes les heures, c’est être courageux, incorruptible, rester debout dans toutes les circonstances, refuser de subir la loi du mensonge, s’accrocher jusqu’au bout à la volonté de vivre dans la dignité. Ces valeurs ont le pouvoir de vaincre toute situation de domination, d’oppression ou de violence. Être Guelwaar, c’est également s’engager contre l’ordre établi, surtout si celui-ci repose sur la déchéance morale de la société actuelle. Il s’agit donc de mobiliser toutes les énergies positives pour la construction d’une société nouvelle, c’est-à-dire une société où une bourgeoisie oligarque ne domine pas la grande masse des pauvres. La philosophie Guelwaar, c’est aussi être un révolté, un indigné, un révolutionnaire, un libérateur et un justicier qui agit en redresseur de torts, vengeant les innocents sur les oppresseurs et les dominateurs. Bref, dans l’esprit, c’est préférer la mort à la honte.
Nous, militantes et militants du parti Fds, sommes donc Les Guelwaars des temps nouveaux. Nous combattons l’inflation vertigineuse des inégalités économiques et sociales et portons les revendications de notre peuple sur plusieurs terrains : l’accès au logement, à la terre, à la santé, à l’éducation, la disponibilité du travail, l’indépendance de notre peuple et la démocratie. Nous sommes engagés à servir la cause nationale, car en vérité, c’est l’idéal de justice qui cimente nos liens et guide les pas de notre organisation. Nous constituons un mouvement politique dans lequel nous sommes rassemblés par le devoir, l’amour, la solidarité et la fraternité.
Puisque nous sommes Les Guelwaars, nous donnerons nos vies pour défendre le droit des autres de vivre dans l’honneur. Ainsi, nous jurons sur les saints couchés sur cette terre nationale, le sang versé par nos pères sur le champ de l’honneur de poursuivre la lutte pour la souveraineté et la dignité de notre peuple. En nous mettant dans cet esprit, nous portons en nous les germes d’une nation nouvelle, recouverte de la toge de la liberté et de l’égalité des hommes. Notre esprit Guelwaar est le nouveau drapeau d’un Sénégal indocile qui marche résolument vers la dignité.
Dr Babacar DIOP