CONTRIBUTION
On avait écrit ici que c’était très tôt de lever les mesures barrières pour lutter contre la propagation du Coronavirus. Et c’était
une grave erreur et de la folie d’appeler les Sénégalais “à vivre avec le virus”. Un virus sournois, vicieux, capable de tout faire, dont les spécialistes en savent peu de choses. Comment un pays aussi pauvre comme le Sénégal, qui dispose peu d’unités en soins intensifs, peu de lits de réanimation et peu d’appareils respiratoires, ose-t-il faire ce pari?
Le pari de l’immunité collective soutenu par de soi-disant experts en maladies infectieuses et intellectuels autoproclamés du peuple des réseaux sociaux dont on ignore même leur domaine universitaire ou scientifique.
La levée prématurée des restrictions a provoqué une augmentation significative du nombre de cas. Surtout ceux dits dangereux.
La faute à qui ?
A l’Etat. Incapable de convaincre que les mesures prises étaient les bonnes pour faire face à la crise sanitaire. Incapable d’exercer ou de faire exercer son autorité face aux récalcitrants.
Exercer son autorité ne veut pas dire envoyer des policiers et des militaires dans la rue pour violenter de pauvres citoyens pris dans les embouteillages monstrueux de Dakar à l’heure d’un couvre-feu. Exercer son autorité, c”est, d’abord, faire preuve d’empathie, de fermeté dans le discours, et surtout de dire la vérité aux Sénégalais, comme le répète régulièrement le Khalif des Tidianes..
Inutile de vous dire que c’est le plus proche collaborateur de Macky Sall, Boune Dione, Secrétaire général de la Présidence de la République, qui est le premier à violer les mesures barrières prises par le gouvernement.
Donc le premier responsable, c’est Macky Sall qui refuse d’admettre la gravité de la situation. Et il accuse à tort la presse. Comme toujours, il rejette la faute sur les autres et il n’est jamais responsable de rien. Macky Sall est dans le renoncement et reniement permanent. Avec son discours bancal et fallacieux, sa parole ne vaut plus rien dans le pays qu’il fait semblant de diriger.
Il y a de quoi s’inquiéter pour notre pays, presque sans président, et dont la situation est hors de contrôle. Raison de plus de porter les masques, d’observer les mesures barrières.
Adama DIOUF