Les vendeurs de moutons de la commune de Pété ne dorment plus sur leurs deux oreilles. A moins de 4 jours de la célébration de la fête de Tabaski, ils sont envahis par des voleurs de bétail armés jusqu’aux dents. Dans la commune de Guédé Village, ce sont de faux douaniers armés de pistolets qui écument les commerces.
(Correspondance) – Les lourdes peines prévues par la loi ne découragent guère les voleurs de bétail. Dans la commune de Pété, ce sont des réseaux de voleurs professionnels et très organisés en matière de vols de bétail qui créent la psychose. Cette mafia de voleurs en bandes organisées prenne tout sur leur passage. Très organisés, âgés entre vingt et trente ans, après leur forfait, ils revendent leur butin dans les loumas, soit à des bouchers soit à ceux-là qui n’ont pas encore trouvé de mouton pour la fête. Parfois, selon certaines indiscrétions, le fruit du vol est même conservé dans des lieux abandonnés tels que des bâtiments délabrés. Selon des jeunes de Pété, seuls les ânes et chevaux sont ignorés dans cette razzia. D’ailleurs, selon ces populations qui ont joint WalfQuotidien, certains de ces voleurs constituent une véritable menace pour elles, car quand ils opèrent la nuit et sont lourdement armés. Selon un responsable des jeunes de Pété, pendant une seule nuit, ces voleurs visitent trois à quatre maisons avant d’emporter des moutons. A l’en croire, ces voleurs peuvent rester une semaine avant de refaire surface. «Hier seulement (samedi dernier, Ndlr), un homme a été surpris aux environs de vingt heures dans une maison avant d’être cueilli par des populations du quartier Sinthiane 1. Et ce qui est bizarre dans ce vol, c’est qu’il s’agit d’un ouvrier qui travaillait dans un projet au niveau de Pété qui voulait emporter le mouton de ses colocataires. Après son arrestation, il a balancé les noms de ses acolytes avec qui il faisait son sale boulot. Par la suite, deux jeunes de la commune de Pété seront arrêtés et un autre de Ngouye aurait pris la fuite», renseigne la source. Selon cette dernière, aucun des quartiers de la commune de Pété n’est épargné par ces vols répétitifs.
Quant aux boutiquiers, ils ne sont guère mieux lotis. Récemment revenu de Dakar où il était allé chercher des marchandises, un commerçant aura la surprise de sa vie. En effet, le lendemain il a constaté que sa boutique qu’il venait de charger la veille a été dévalisée. Sa nouvelle marchandise d’une valeur de 3 millions de F Cfa a ainsi été emportée.
Dans les villages de Ngawlé, Mboyo, Diatar et dans la commune de Podor, ce sont des faux douaniers à bord d’une Mercedes 190, armés de pistolets, qui dictent la loi aux populations. Leur modus operandi consiste à immobiliser les charretiers en partance pour le marché de Podor-ville. Entre 8h et 10h, ces faux douaniers ont soutiré de nombreux bidons d’huile et des sacs de sucre qui se trouvaient sur ces charrettes. Selon Ndiaga Sarr, un tailleur habitant au village de N’Gawlé c’est aux environs de 8h 30mn que les faux douaniers ont interpellé une femme commerçante en partance vers le marché de Podor. «Ces faux douaniers m’ont aperçu et m’ont intimé l’ordre d’immobiliser ma moto. Je me suis exécuté. Mais lorsqu’ils ont compris que je n’avais aucun produit frauduleux par devers moi, ils m’ont aussitôt demandé de poursuivre mon chemin», renseigne Ndiaga Sarr.
Poursuivant sa narration, le tailleur informe que ces faux douaniers étaient au nombre de trois. Selon lui, après avoir cueilli tous les produits alimentaires que détenaient les charretiers, ces faux douaniers revendent leur butin au marché de Podor. Il soutient que c’est vers les coups de 13h que ces faux douaniers ont été aperçus au niveau des villages de Mboyo et Diatar. Une situation qui met les populations locales de ce département dans une grande psychose. Car nombreux sont aujourd’hui des pères de famille et autres femmes commerçantes qui ne vivent que du produit de leurs ventes. Ces populations interpellent les services de sécurité afin que ces malfrats soient cueillis et mis hors d’état de nuire.
Abou KANE