Environ 50 millions de francs Cfa manquent à l’appel dans le secteur de la santé à Kolda. Cet argent devait servir à financer le Programme d’appui à la santé de la mère et de l’enfant (Pasme) dans la période 2015-2019. Une enquête a permis de mettre la main sur Mamadou Bâ, comptable au moment de la soustraction frauduleuse dudit montant.
(Correspondance) – La Région médicale de Kolda est éclaboussée par un présumé détournement d’environ 50 millions de francs Cfa, qui devaient servir à financer le Programme d’appui à la santé de la mère et de l’enfant (Pasme) dans les trois départements de la région entre 2015 et 2019. Et le comptable, au moment des faits, a été arrêté dans la première quinzaine du mois de juin. L’enquête continue son cours et pourrait révéler l’implication d’autres personnalités servant ou ayant servi dans le domaine sanitaire à Kolda. Ce qui est certain, Mamadou Bâ, le comptable mis aux arrêts puisqu’il était aux finances de la Région médicale au moment de la soustraction frauduleuse de cet argent, croupit en prison après son face-à-face avec le procureur de la République.
Selon une source de WalfQuotidien, M. Bâ utilisait des documents fictifs, notamment des factures fantômes, pour soustraire l’argent au niveau des comptes de la Région médicale.
Au niveau de la Région Médicale de Kolda, une source affirme que Mamadou Bâ est parti à la retraite depuis un an déjà. Sur les lieux, les agents ne veulent pas trop s’épancher sur ce présumé détournement, préférant dégager leur responsabilité dans cette affaire qui secoue le milieu sanitaire. D’après certaines sources, des personnes pourraient tomber si l’enquête va jusqu’au bout parce que ces dernières auraient bénéficié frauduleusement de cet argent. Depuis quelques semaines déjà, des personnes visiblement mécontentes avaient susurré aux oreilles de leurs amis ce présumé détournement.
Le Programme d’appui à la santé de la mère et de l’enfant a été financé en partie par l’Agence française de développement (Afd). Il avait pour objectifs de renforcer les capacités des équipes nationales et régionales en charge des programmes de santé et de reproduction, d’accroître l’offre et la demande en services de santé de la mère et de l’enfant et en planification familiale, particulièrement les populations vulnérables, surtout en zones rurales, d’améliorer les conditions de prise en charge des grossesses, accouchements simples et compliqués et prise en charge des nouveau-nés, etc. En se dotant du Pasme en 2014, le gouvernement sénégalais avait pour ambition de ramener le taux de mortalité maternelle en dessous de 70 décès pour 100 mille naissances vivantes.
Baba MBALLO