Cités dans une affaire de contrefaçon de billets de banques estimés à 1 291 milliards de francs Cfa, le leader de Bokk Gis Gis Pape Diop et l’ancien ministre Farba Senghor se sont rabattus sur la presse pour se blanchir. Dans des communiqués envoyés séparément, les deux anciens pontes du Pds, se disent outrés par les accusations portées à leur encontre.
En lieu et place d’une plainte pour diffamation, Farba Senghor et Pape Diop qui ont vu, hier, leurs noms cités par la presse dans une affaire de faux monnayage, se sont fendus de communiqués pour se laver à grande eau. Ces faux billets en euros, évalués à 1 291 milliards de francs Cfa, ont été saisis à Mbao, par la gendarmerie nationale, avant-hier. Chacun, en ce qui le concerne, se dit surpris de «ces accusations portées» à son encontre. Dans sa note intitulée : « Farba Senghor n’est mêlé, ni de près ni de loin à un quelconque trafic de faux billets», cet ancien ministre, chargé de la propagande du Pds, soutient qu’il s’agit «d’une pure invention doublée d’un gros mensonge» tendant à jeter l’opprobre sur sa personne pour des raisons qu’il ignore. «Peut-être que mes interventions médiatiques jugées le plus souvent très pertinentes dérangent-elles quelque part ? Farba n’a jamais été en contact téléphonique ou physique ni avec eux ni avec un de leurs proches. Plus encore, Farba Senghor n’a eu aucun contact téléphonique ou physique avec Pape Diop, ancien président de l’Assemblée nationale depuis le décès de son chef de Cabinet Taya Samb, il y a plusieurs mois», se défend l’ancien chargé de la propagande du Pds. Avant d’ajouter : «Pour la suite, je me réserve le droit de défendre mes intérêts au moment opportun». Par conséquent, dit Farba Senghor, on ne peut pas faire affaire si on ne se voit pas et qu’on ne se parle pas. Pour lui, c’est par voie de presse qu’il a appris cette affaire. «Farba Senghor est un homme honnête, digne et endurant qui ne sera jamais auteur de trafic illicite, de détournement ou d’une quelconque affaire louche», écrit-il.
Même son de cloche chez son ancien collègue du Parti démocratique sénégalais (Pds), et ancien président de l’Assemblée nationale et du Sénat qui se dit «meurtri et choqué». «Je suis d’autant plus choqué que je trouve très léger le prétexte invoqué pour me citer dans l’affaire. Il semblerait en effet que c’est l’un des mis en cause qui aurait dit simplement un jour à l’un de ses acolytes que les billets à laver m’appartiendraient ainsi qu’à Farba Senghor. Je tiens à préciser que ma réputation et mon honorabilité ne peuvent être ternies par une déclaration aussi fantaisiste faite en désespoir de cause par un prévenu durant son audition par les enquêteurs», écrit l’ancien président Pape Diop. Selon qui, en ce qui concerne l’enquête en question, il se tient à la disposition de la section de recherches de la Gendarmerie qui pourra, le cas échéant, l’entendre pour voir s’il a pu avoir un lien quelconque avec cette bande de malfaiteurs. «Je me réserve enfin le droit d’engager une action en justice pour laver totalement mon honneur dans cette affaire», dit Pape Diop, président de la Convergence libérale et démocratique Bokk Gis Gis.
Salif KA