Face à la menace que représente la pandémie du Coronavirus, l’économie tourne au ralenti. Pour faire face, le gouvernement vient d’annoncer une batterie de mesures. D’ores et déjà, signale le ministre de l’Economie, un plan de contingence de 64 milliards de francs Cfa sera dégagé. En sus de cela, il y a la mise en place d’un Fonds de Riposte et de Solidarité dénommé FORCE-COVID-19 pour soutenir les secteurs affectés afin d’atténuer les effets négatifs de l’épidémie sur la croissance et les emplois.
L’Etat prend au sérieux la menace que représente le Coronavirus sur l’économie. En plus du budget de 1,4 milliard francs Cfa débloqué sur les ressources de l’Etat pour préparer la riposte sanitaire et gérer les premiers cas, avec l’évolution de l’épidémie et les alertes émis ça et là, un plan de contingence de 64 milliards de francs Cfa a été élaboré pour renforcer les capacités du pays à faire face à la situation. Ce plan est financé essentiellement par le budget de l’Etat et par la contribution des partenaires au développement. L’assurance est du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Face aux journalistes, hier, Amadou Hott a souligné que sur la base de projections réalisées par son département, «cette épidémie touchera tous les secteurs de l’économie nationale». Citant la Commission économique africaine, il trouve que le continent pourrait voir sa croissance passer de 3,2 % à environ 1,5 % en 2020. A cela, s’ajoutent les conséquences de la crise épidémique en Europe et dans le monde sur les revenus des travailleurs émigrés. Ainsi, pour le ministre, «il est à craindre une chute des transferts de fonds des travailleurs émigrés vers le Sénégal».
Le tourisme impacté par l’absence de 1 million 600 visiteurs
Les acteurs de l’hôtellerie et du tourisme ont lancé, avant-hier, une alerte rouge. Le ministre Hott a confirmé. Pour lui, le transport aérien (Air Sénégal, Aibd, etc.), et par conséquent le Tourisme (hôtels, restaurants, agences de voyage, etc.), avec plus de 1 600 000 visiteurs par an, seront fortement impactés par la suspension des vols en provenance et à destination des pays touchés, gros pourvoyeurs de touristes. «Une propagation de la pandémie entraînera une baisse du chiffre d’affaires des entreprises offrant des services aux touristes, avec des conséquences sur les emplois et la demande en biens et services des fournisseurs du secteur du tourisme et du commerce», pronostique M. Hott. Sous ce rapport, il a annoncé la mise en place d’un Fonds de Riposte et de Solidarité contre les effets du Covid-19 dénommé Force Covid-19 pour soutenir les secteurs affectés afin d’atténuer les effets négatifs de l’épidémie sur la croissance et les emplois. Ce fonds, à l’entendre, «proposera une batterie de mesures notamment en termes d’accompagnement des secteurs affectés par l’épidémie, tels que le tourisme, le transport aérien (Air Sénégal, Aibd), les chaînes d’approvisionnement du commerce formel et informel et de l’industrie dans le sens de préserver les répercussions sociales de la crise».
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le ministre de l’Economie annonce que le gouvernement compte mobiliser des ressources conséquentes à travers son budget, les partenaires au développement, les dons d’entreprises, de fondations et de bonnes volontés. Dans le même sillage, il a insisté sur la création d’un comité de croissance et de veille économique Covid-19 pour anticiper sur les répercussions économiques directes et indirectes de la crise du Covid-19 sur l’économie nationale. Un Comité qui sera composé de représentants de plusieurs ministères, du secteur privé et de la Bceao. «Ce comité se réunira autant de fois que de besoin et soumettra des propositions au Conseil des ministres», argue-t-il. Non sans faire savoir que ce dispositif de suivi rapproché des répercussions potentielles du Covid-19 sur l’économie nationale permettra de prendre les décisions idoines.
Magib GAYE