CONTRIBUTION
Bonjour Monsieur le Président. C’est le cœur lourd, l’esprit confus que je vous adresse ce message. Loin du Sénégal, je vis les malheurs quotidiens de mes compatriotes restés au pays. A chaque fois que j’appelle mes parents au village, dans ma très belle et verte Casamance, je lis la détresse dans leur voix. Et la peur de les voir vivre un hivernage catastrophique inonde mon cœur de détresse. Et puis soudain le soulagement. Le ciel ouvre ses vannes et remplit de nouveau leur cœur d’espoir et le mien de bonheur. Pourvu que ça dure.
Mais, Monsieur le Président, me réjouir en de pareilles circonstances serait trop égoïste de ma part. Surtout quand j’ai vu les images de ces villageois utilisant une grue pour contourner les eaux. Que dire de Dakar et son éternelle submersion. Et je vais un peu m’attarder sur ce point. Il est vrai que le problème des inondations ne date pas d’aujourd’hui. Sur ce point, vos partisans et défenseurs ont, hélas, raison. Mais Monsieur le Président Macky Sall, n’oubliez pas que vous nous avez promis la rupture et un Sénégal nouveau. Alors, fermez les yeux sur ce discours facile pour légitimer cette image indigne de notre capitale.
N’écoutez pas, Monsieur le Président, vos partisans qui vous chantent l’insupportable et assourdissant refrain : «Vous n’êtes pas à l’origine de tous les malheurs des populations». Sachez que si on vous a fait confiance, si ceux qui ont voté pour vous se glorifient de vous avoir réélu avec plus de 58 %, c’est justement pour que vous résolviez nos problèmes. Donc, ne pas réussir à les régler équivaudra à un échec. Ce qui, j’ose l’espérer, est votre plus grande peur.
De grâce, faites en sorte que tous nos espoirs ne se noient pas dans ces eaux puantes parce que la Lonase travaille mieux que l’Onas. S’il vous plaît, Monsieur le Président, votre pays, notre Sénégal va mal. Je sais que vous êtes en vacances, mais j’espère que les images d’un Dakar dans les eaux vous sont parvenues, et que les infos d’une campagne en détresse sont tombées dans vos oreilles. Et qu’en ce moment, vous avez du mal à trouver le sommeil.
Je prie que le lion qui dort en vous, se réveille enfin. Vivement la fin de vos vacances. Rentrez vite Monsieur le Président. Votre pays a besoin de vous. Avec mes respects.
Wahany Johnson SAMBOU
Journaliste senior à Africanews.
Tel : (+242) 05 671-55-93
République du Congo