Le meurtre du jeune Jakartamen de la capitale du rail, Amar Mbaye, n’est que la face visible de l’iceberg. La liste des victimes de violences policières est assez longue et les sanctions attendues ne tombent souvent pas.
Situation toujours dénoncée par les droits de l’«hommistes » qui qualifient le Sénégal de «terre d’impunité». La liste de victimes est longue. Rien que durant l’année 2018, beaucoup de personnes sont décédées dans les locaux des commissariats de police ou des brigades de Gendarmerie. Le plus spectaculaire est le cas du commerçant Seck Ndiaye. Suite à son arrestation musclée à son domicile à la Médina, pour recel présumé, le commerçant Madou Diop alias Seck Ndiaye, âgé de 42 ans, a trouvé la mort à l’hôpital Principal de Dakar où il a été admis directement après qu’il a signalé, dans la voiture de police qui le transportait suite à son interpellation, des difficultés à respirer, selon la Police. Une thèse réfutée par sa famille, insistant que Seck Ndiaye a trouvé la mort au Commissariat central, suite à des tortures qui lui ont été infligées.
Tout dernièrement à Thiès, le fils d’un imam a été tué par «inadvertance» par un policier répondant au nom d’Albert Dione. Ce dernier lui a flanqué une balle dans la tête. Il y a aussi le meurtre de Serigne Fallou Ka tué à Diourbel. Trois policiers et un Agent de sécurité de proximité sont impliqués dans cet assassinat. On peut également ajouter dans ce lot, le meurtre de l’apprenti chauffeur, Ibrahima Samb, survenu lors d’une arrestation par les hommes du commissariat de police de Mbacké. Il y a aussi l’affaire Yamadou Sagna. Jeune orpailleur kédovin de 24 ans, Yamadou a été atteint mortellement par balle par les douaniers. Domicilié au village de Tobokhoto, le jeune Yamadou Sagna faisait partie d’un groupe d’orpailleurs chez qui, les douaniers, lors d’une opération de routine, avaient procédé à la saisie de leurs motos et divers autres matériels de détection d’or, irrégulièrement détenus. Il en est de même du sourd muet Kékouta Sidibé, morts à la suite d’une violence inouïe des forces de l’ordre.
Le sourd-muet qui a refusé de répondre aux gendarmes et de les suivre, va être passé à tabac, ligoté puis balancé dans le véhicule, selon les témoins. Sur la route qui mène vers la brigade de gendarmerie, il rend l’âme avant d’être acheminé au district sanitaire de Kédougou par les gendarmes. Il y a également le cas d’Elimane Touré, tué au commissariat spécial du Port sans suite. Il y a également le cas d’Abdoulaye Timera tué par une voiture de la police qui roulait en sens inverse. L’affaire est restée sans suite.
La bavure qui a sans doute retenu le plus les attentions, c’est l’affaire de ce détenu mort aspergé de diluant et électrocuté à Thiaroye. Il répondait au nom de Saliou Sarr dit Pape Sarr. Les étudiants ont également reçu leurs doses. L’assassin de l’étudiant Balla Gaye court toujours. Idem pour l’affaire Fallou Sène étouffée dans l’oeuf après l’indemnisation de la famille de la victime, même si l’auteur présumé est inculpé puis placé sous contrôle judiciaire. La liste de victimes de tortures suivies de mort d’homme n’est pas exhaustive.
Magib GAYE