En Casamance, ce sont les Gambiens qui sont pointés du doigt dans l’exploitation illicite du bois. Selon les exploitants forestiers, les forêts de Sédhiou, Kolda et Vélingara…sont assaillies de plus belle avec la complicité des nouvelles autorités gambiennes qui ont autorisé la réouverture de l’exportation du bois de vène à partir du Port de Banjul.
60 % des forêts sénégalaises garnies se trouvent à la frontière avec la Gambie. Malheureusement, un réseau intense d’exploitation illicite du bois s’y déroule au profit de la Gambie. L’information est donnée par l’Union des coopératives des exploitants forestiers du Sénégal (Uncefs). Reçus hier avec leurs représentants des 14 régions par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, ils ont dénoncé cette exploitation illicite qui a cours dans les zones frontalières avec la Gambie qui, sans disposer de forêt, est devenue le premier producteur de bois de la sous-région. «Après moult rapports sur l’exploitation illicite du bois dans les zones frontalières avec la Gambie, le président de la République, saisi, avait créé une brigade mixte composée des forces de défense et de sécurité (armée, gendarmerie, police et Douane) pour épauler le service forestier. Cela avait engendré une réaction ferme de notre pays face aux agissements de l’ancien régime gambien sous Yaya Jammeh», campe le Président de l’Uncefs. Selon ce dernier, «l’accalmie constatée après le départ de ce dernier sera de courte durée. Les forêts dans ces zones sont assaillies de plus belle avec la complicité des nouvelles autorités gambiennes qui ont autorisé la réouverture de l’exportation du bois de Vène à partir du Port de Banjul. Depuis 10 mois, nous vivons cette situation sous l’œil bienveillant du gouvernement gambien qui permet aux trafiquants qui ramènent du bois de Vène à partir du Sénégal, de pouvoir le scier et de le transporter dans les containers». Pour lui, «il urge de le stopper parce que nos populations autochtones, aveuglées par l’argent de la Gambie, contribuent davantage à cette exploitation illicite de bois qui mérite d’être éradiquée».
En ce qui concerne la mesure portant interdiction de la coupe de bois après l’incident de Bofa Bayotte, Abdoulaye Sow et ses camarades demandent aux autorités de revenir sur cette décision. «Il est temps de revenir sur cette décision parce ça ne fait qu’aggraver la fraude dans la mesure où les Sénégalais n’ont plus la possibilité légale de prélever pour eux-mêmes dans les forêts du bois encadré par le Service forestier», ont-ils plaidé. «Interdire aux nationaux la possibilité de bénéficier dans les zones définies par l’aménagement de l’exploitation légale est une mesure qu’ils ne comprennent pas et les pousse à jeter un coup d’œil sur ce qui se passe à la frontière avec la Gambie sur le bois sénégalais», signale-t-il.
Magib GAYE