En plus de céder des marchés sans appels d’offres à la France voilà que Macky et son régime ont décidé de céder les écoles Franco – Sénégalaises publiques de Dial Diop et de Fann aux «colons» français. A ce jour, l’Ambassade de France a lancé un appel à candidatures et vient de recruter 18 enseignants sénégalais pour relever les enseignements du public qui étaient affectés à cet établissement.
Décidément Macky et son régime sont décidés à céder les entreprises «juteux» à la France. Pour cause : ils viennent de céder les écoles Franco – Sénégalaises publiques de Dial Diop et de Fann aux «colons» français. Faute d’avoir formulé une demande d’indisponibilité à leur employeur : l’Etat du Sénégal, l’Ambassade de la France qui a lancé un appel à candidatures a recruté 18 nouveaux enseignants pour relever les enseignants du public de ces établissements. Telle est l’alerte lancée hier par le Collectif des enseignants sénégalais des écoles Francosénégalaises de Dial Diop et de Fann au cours d’une conférence de presse.
Soutenus par leurs collègues syndicalistes du G7, ils ont montré leur amertume par des brassards rouges et des pancartes. Sur certaines pancartes on peut lire : «Depuis quand l’ambassade de France a-t-elle les prérogatives de recruter des fonctionnaires sénégalais ?» ou «Non à la marchandisation de l’école publique »… Et c’est l’ex ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam qui est pointé du doigt. «Contre toute attente, l’ancien ministre de l’Education Serigne Mbaye Thiam en accord avec les autorités françaises a décidé de privatiser complètement ces écoles avec la mise en compétition de nos postes», a dénoncé Ndéné Niang, membre du collectif. Avant d’ajouter : «Avec l’arrivée du nouveau ministre Mamadou Talla, le collectif lui a adressé une lettre d’information sur la situation de crise. Suite à cette lettre, une rencontre avec la Directrice de cabinet s’est tenue où l’autorité a informé le Collectif que le processus des réformes annoncées demeure irréversible ». Sous ce rapport, ils exigent l’annulation des «réformes unilatérales et arbitraires entreprises par la France par le biais de son ambassade à Dakar». Egalement, ils exigent le respect des clauses de l’accord-cadre de coopération de 1972 signées par les Etats du Sénégal et de la France. Aussi, ils proposent la pérennité du modèle de bi culturalité de ces écoles à promouvoir dans un cadre de partenariat gagnant des deux états. Mais aussi une alternative à la mise en disponibilité des enseignants sénégalais par un contrat de performance pour consolider le label d’excellence de ces deux établissements.
Porte-parole du collectif, Seynabou Wade a lancé un appel envers les autorités. «Ces écoles franco-sénégalaises sont-elles la chasse gardée exclusive d’une certaine catégorie sociale à l’heure de l’école pour tous ?», se demande -t-elle. Avant d’appeler à l’arbitrage du président Macky Sall. «Nous lançons un appel solennel au président de la République pour l’annulation de ces réformes visant la privatisation de nos écoles et la mise sur pied d’un cadre de réflexion concertée tripartite entre l’administration, l’association des parents d’élèves et le Collectif des enseignants sénégalais des écoles Franco-sénégalaises de Dial Diop et de Fann pour un meilleur avenir de ces deux écoles de renom d’excellence», a lancé le porte-parole du Collectif. Représentant de l’Uden et membre du G7, Louis Christophe Ndionne qui est venu apporter son soutien a dénoncé cette situation. Pour lui, il y a une gestion unilatérale et cavalière du dossier par le ministère de l’Enseignement. «C’est une situation regrettable. L’Etat doit stopper ce processus de privation parce qu’on ne doit pas marchander un bien public», a-t-il dénoncé. Avant d’alerter les autorités. «Nous allons nous lever comme un seul homme pour dire basta».
Magib GAYE