L’ Administration sénégalaise est-elle si macho ? La question mérite d’être posée. En effet, le rapport de 2015 sur la rémunération des agents montre un grand déséquilibre entre les hommes et les femmes. ‘’Soixante-treize pour cent des agents sont des hommes, soit 77 653, contre 24 % seulement de femmes, soit 25 301’’.
Mais le plus curieux, si l’on en croit nos sources, c’est la catégorie qualifiée de ‘’sexe non déterminée’’. Ils sont, en effet, de 3 % des effectifs, soit 2 788 agents. Par ailleurs, l’étude montre également que ‘’77,79 % des agents sont des enseignants, soit 82 252, contre 23 490 non enseignants, soit 22,21 %’’. Peut-être ce qui explique les réticences de l’Etat à faire certains efforts pour ce corps.
Même s’il ne trouve pas d’anomalie significative dans la définition des échelles indiciaires, le rapport a permis de déceler des corps dans lesquels existent des indices métro. Il en est ainsi, par exemple, de la magistrature et de l’enseignement supérieur. Il y a, d’après l’étude, une absence d’homogénéité dans la progression des indices à l’intérieur des corps, ainsi qu’une progression de carrières plus rapide dans certains corps par rapport à d’autres de même niveau.
Dans d’autres corps, par contre, les salaires des uns peuvent aller jusqu’au double des derniers de la classe. Le rapport demande également une revalorisation de la valeur du point indiciaire qui est modique. Par exemple, les soldes de corps comme les docteurs d’Etat en médecine et les magistrats varient entre 113 000 et 208 000 F Cfa. Ceux des administrateurs civils, des ingénieurs, inspecteurs des domaines, entre 103 000 et 197 000 F Cfa. Il faut rappeler que les syndicats de l’enseignement comme de la santé ne cessent de brandir l’application des conclusions de ce rapport mis au frigo depuis 2015. Récemment, devant le président de la République, ils ont remis sur la table leurs revendications, mais se sont heurtés à un niet catégorique du président du chef de l’Etat. Et les syndicalistes promettent d’en découdre.
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