Le nom de Sidy Lamine Niass refait surface en cette période de campagne électorale. Et c’est le monde rural qui l’a fait résonner, dans le cadre de la caravane du Parti pour l’unité et le rassemblement (Pur).
Le bas peuple qui n’arrive toujours pas à oublier son «défenseur» a profité de ces moments de convoitise de suffrages, par les candidats en lice, pour regretter la disparition de l’ex-Pdg de WalFadjri, seul groupe de presse qui faisait passer leurs doléances. «Nous pleurons jusqu’à présent Sidy Lamine Niass. Nous avons perdu un fervent défenseur. Il a beaucoup œuvré pour le monde rural. Il détient un groupe de presse qui fait entendre nos voix», pleure Lamine Sall, habitant de Keur Madiabel. Avant d’ajouter : «Que ses héritiers suivent ses pas. Qu’ils nous prêtent oreille attentive. Le monde rural souffre». Employé dans une usine décortiqueuse d’arachide dénommée «Irasso», ce dernier confie que ce régime n’a rien fait pour eux. Ils se décarcassent pour joindre les deux bouts. «Moustapha Niasse est de cette zone. Il n’a rien fait pour cette localité», laisse entendre Lamine Sall.
Enseignant en arabe dans un village environnant de Keur Madiabel, Thierno Cissé magnifie l’importance de la vie de Sidy Lamine, à pareil moment. De son vivant, dit-il, leurs récoltes ne restaient jamais invendues jusqu’en février. Le défunt allait mettre la pression sur les autorités par le biais de sa voix jointe à celle de son groupe de presse. «Nos récoltes sont restées invendues sans qu’aucun média n’en parle. On avait Walf comme mur de lamentations. Il y a même des paysans qui détiennent jusqu’à présent leurs bons de l’année dernière. Le commerçant qui les avait achetés n’a payé que deux camions sur les trois. Avec la disparition de Sidy, nous renouons avec nos problèmes», déplore-t-il.
Les mêmes témoignages chez Babacar Thiam, un jeune cultivateur demeurant dans un village à quelques kilomètres de Kaffrine. Quand les militants courent pour serrer la main au candidat de Pur, il se faufile dans la foule pour retrouver un journaliste du groupe Walf. Histoire de manifester la peine qu’a engendrée dans la campagne le décès de Sidy. «C’est grâce à lui que les préoccupations de beaucoup de localités ont été réglées. Actuellement, rien ne va dans notre village. Tout est au ralenti. Nous n’allons jamais l’oublier», se souvient-il.
Salif KA