Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) déterre la hache de guerre. Les enseignants affiliés à ce syndicat ne vont pas prendre le chemin des universités pendant deux jours, à compter de ce lundi 03 décembre 2018. Ils sont ainsi en mouvement d’humeur de 48 heures.
Dans un communiqué de presse, le secrétaire général de ce syndicat, Malick Fall et ses camarades constatent, avec une grande déception, le refus du Trésor public de respecter les engagements du gouvernement contenus dans le protocole d’accords du 15 mars 2018. Lesdits accords ont trait à la retraite et au fonds de solidarité, malgré les cotisations versées par les universités publiques depuis juillet 2018. «Le Saes, après plusieurs alertes depuis le mois de juillet 2018, décrète un mot d’ordre de grève de 48heures les lundi 03 et mardi 04 décembre 2018», note le communiqué. Ainsi, ce syndicat demande aux coordinations de tenir des Ag campus dans la même période. Malick Fall et Cie dénoncent la violation, par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp), de l’autonomie financière des universités publiques et les problèmes récurrents dans la délivrance des visas aux enseignants chercheurs pour leurs séjours de recherche. Evoquant la situation sociale dans les campus universitaires, les responsables du Saes soutiennent que le gouvernement du Sénégal ne semble pas avoir appris des leçons de ces dernières années qui ont conduit à des dérapages inutiles. Le Saes constate, avec regret, la situation sociale qui prévaut actuellement dans les campus sociaux des universités, avec la fermeture ou les menaces de fermeture de la quasi-totalité des restaurants universitaires.
Le Saes met la Primature, le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp) et celui en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) devant leurs responsabilités. Ses membres soulignent aussi que les services de Amadou Bâ, continuent de poser des actes qui finiront par anéantir tous les efforts consentis pour un espace universitaire apaisé. Ces services de l’Etat sont également accusés d’avoir été à l’origine du ras-le bol des étudiants de l’Ugb en mai 2018 pour cause de nonpaiement de bourses d’études. Mais également du retard dans le redémarrage de l’Ugb et de l’Ut cette année pour cause de non paiement des repreneurs des restaurants universitaires ; des manifestations des étudiants orientés dans le privé pour cause de non paiement de frais de scolarité.
La Primature, quant à elle, n’a pas organisé de Conseil interministériel préparatif de la rentrée universitaire 2018-2019, ce qui aurait permis de mettre toutes ces questions à plat et trouver une solution, dans le cadre de la solidarité gouvernementale. Pour le non respect du protocole d’accords Saes-gouvernement du 15 mars 2018 ; le Saes «condamne ce sabotage continu de l’enseignement supérieur par le ministère des Finances» et tient le gouvernement pour responsable des perturbations de l’espace universitaire qui découleront du sabordage du protocole d’accords conclu avec le Saes en mars 2018.
Mamadou GACKO