«Nos hommes politiques gouvernent leur jeunesse pour un monde et dans un monde qui n’existe plus. On ne dit pas à une jeunesse d’aller apprendre à travailler. On lui donne du travail. On lui inculque du patriotisme, mais en commençant par donner l’exemple et non le contraire. Ce pays a besoin d’éthique, de morale, de probité, de justice, de générosité, de partage, de solidarité et de tolérance». Telle est la conviction de Serigne Modou Kara Mbacké qui présentait, samedi dernier, son nouveau concept intitulé «Vision idéale pour le Sénégal».
C’était lors d’une conférence organisée par la Fédération des élèves, étudiants et cadres du diwane (Feecad) sur le thème : «L’incursion des religieux dans le champ politique». Pour lui, l’engagement citoyen, c’est cela la vraie politique.
Celui qui se réclame «Général de Bamba» soutient que la jeunesse sénégalaise, ancrée dans la foi et les valeurs qui fondent notre société, est l’avenir. C’est ce qu’il appelle d’ailleurs la vision idéale. Laquelle est fondée sur un monde où chacun habite le cœur du voisin d’en face.
Serigne Modou Kara Mbacké renseigne, par ailleurs, qu’en Afrique les dirigeants fabriquent des guitares, les accordent eux-mêmes et jouent dans une horrible et désagréable symphonie. Et ils sont même leur propre public. «Ils ont oublié le peuple. Il est temps que les choses changent. La jeunesse sénégalaise doit produire la puissance d’être attendue, la puissance d’arrêter toute machine qu’elle n’a pas allumée. Mais elle doit choisir la voie de l’ordre et non de l’anarchie», lance-t-il. Non sans demander aux jeunes de ne jamais oublier les valeurs qui fondent la culture sénégalaise et africaine.
Pour lui, Cheikh Ahmadou Bamba a toujours pris comme modèle et exemple le prophète Mohamed (Psl). De la vie et des leçons du prophète d’Allah, Serigne Touba a ajouté de nouvelles voies de salut. Le guide des mourides est parti de ce qu’il est et des valeurs qui ont nourri sa vie, pour inventer un nouvel humanisme islamique au service du monde. Son message est puissant. Il appelle la jeunesse à s’inspirer de ce dernier. «Elle ne doit pas avoir peur. Elle doit affronter son temps, affronter les obstacles, les déceptions, les frustrations, en croyant en ses capacités de changer le Sénégal. Construire l’avenir, c’est d’abord pour la jeunesse se construire soi-même, croire en soi. Personne ne viendra construire l’avenir pour vous, à votre place. Prenez ce qui vous appartient. Prenez le avec engagement et détermination mai prenez le avec respect. Le respect, c’est l’élégance mais l’élégance n’est pas la faiblesse», indique-t-il.
Venu prendre part à l’évènement, le sociologue Djiby Diakhaté a taclé les hommes politiques aussi bien ceux de l’opposition que ceux du pouvoir. Il déplore les insanités, les insultes et autres débats de bas étages qui ont fini de gagner le champ politique.
Samba BARRY