Démissionnaire de la magistrature, le leader du mouvement Ensemble est de plain-pied dans la campagne présidentielle. Toutefois, sa participation effective à cette joute électorale est loin d’être acquise.
Pour cause le système de parrainage et la tactique de la terre brûlée du régime. Ibrahima DEME, qui reconnait avoir de la peine à collecter les signatures nécessaires, accuse la coalition au pouvoir de faire tout pour barrer la route aux autres candidats.
« Nous sommes optimistes. Si nous n’étions pas armés de confiance, nous ne serions pas sur le terrain politique, même si nous le faisons dans des conditions difficiles. Parce que nous avons des moyens limités. Nous avons débuté le parrainage depuis un mois. Nous nous battons plus que les autres organisations politiques. Et nous avons espoir que nous allons rassembler le nombre de signatures nécessaires pour présenter notre candidature. Mais nous ne nions pas qu’il y a des difficultés », déclare Ibrahima DEME, dans EnQuête. Et il n’hésite pas à pointer du doigt le camp du pouvoir et certains partis politiques. « Ces difficultés-là sont la conséquence d’une campagne qui est là, d’une politique qui est là et qui fait que les grands partis comme le parti au pouvoir, par exemple, qui n’a besoin que 60 mille signatures pour le maximum, peut-être d’une réserve de 20 mille signatures, puisse dire qu’il va rassembler trois millions de signatures. Et ça m’a beaucoup surpris : personne ne s’est levé contre ces genres de procédés qui sont déloyaux et contraires à toutes les règles de la démocratie », dénonce-t-il.
Selon Ibrahima DEME, cela n’est rien d’autre que du « nous sommes les plus forts. Nous avons de l’argent. Nous ferons tout pour que les partis ou les candidats qui n’ont pas de moyens ne puissent pas réunir les signatures nécessaires ». Poursuivant, le leader du mouvement Ensemble trouve qu’avec ce moyen, ces partis politiques vont tout faire pour que les autres n’aient aucune signature. « Ça, ce n’est du fair-play. Car en démocratie, il faut qu’il ait un fair-play. On doit faire preuve d’élégance et de loyauté. Et on en manque véritablement dans la classe politique sénégalaise. Mais qu’à cela ne tienne, nous allons continuer de nous battre avec acharnement », se résigne-t-il.
Avec un objectif de trois millions de signatures, la coalition Benno Bokk Yaakaar compte mettre la main sur la moitié des potentiels parrains. Avec le PDS, PASTEF, Rewmi, PUR et Bokk Guis Guis qui annoncent un total de parrains tournant autour 2,5 millions, il ne risque d’y rester que des miettes à partager aux 81 autres candidats à la candidature. Seulement, toute signature n’est pas synonyme d’un parrain valable.
WALFNet