Après un début poussif de l’hivernage, le monde rural a fini de revêtir son manteau de verdure. Partout à Kolda, on retourne la terre pour empêcher les herbes de pousser à côté des cultures. L’espoir est permis pour de nombreux acteurs, comme le ministre de l’Agriculture qui a visité des champs dans la région de Kolda. Mais, d’autres facteurs pourraient jouer sur cette campagne agricole 2018-2019
(Correspondance) – Le longiligne Mamadou Salif Baldé affiche le sourire. A Hina Wakhilaré, son village situé à environ 30 kilomètres de la commune de Kolda, il est considéré comme un modèle de paysan. Pour cette campagne 2018-2019, il a en tout emblavé 14 hectares de riz, de maïs, d’arachide, etc. Ce qui lui a valu la visite, samedi dernier, du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, après un début de saison inquiétant à cause de l’installation tardive de la pluie. «Malgré le retard de l’hivernage, tout se déroule bien», assure-t-il, debout dans son champ d’arachides. Finie l’inquiétude notée au départ de la saison des pluies. L’hivernage a pris son envol, du moins presque. De part et d’autre de la route menant vers Ziguinchor via Tanaff, les paysans sont entrés de plain-pied dans les travaux champêtres, malgré le déficit pluviométrique. «Dans tous les postes pluviométriques, il y a un déficit de pluies», explique le directeur régional du développement rural, Abiboulaye Sidibé.
A travers la région de Kolda, il y a une vingtaine de postes pluviométriques. Et le déficit est parfois énorme. «Par exemple, pour le poste pluviométrique de Kolda, l’année passée jusqu’au 10 août, 765,5 millimètres étaient enregistrés. Cette année, pour la même période, on est à 219,1 millimètres. Ce qui fait une différence de 546 millimètres. Pour le poste de Dabo, l’année passée, on était à 351,7 millimètres et cette année on est pour la même période à 300 millimètres. C’est le poste où il y a moins de déficit pluviométrique. Pour le poste de Dioulacolon, l’année passée, on était à 597 millimètres, cette année, on est 200 millimètres, soit 376 mm de déficit », détaille Yaya Daouda Dieng, chef de service départemental du développement rural de Kolda, retrouvé à son bureau au lendemain de la visite à Kolda du ministre de l’Agriculture. Un déficit pluviométrique qui n’entache en rien le cycle des cultures, selon M. Dieng. En revanche, il estime qu’il faut souhaiter voir la pluie tomber «courant octobre pour espérer avoir une bonne campagne agricole». Des pluies courant octobre que M. Dieng considère comme «essentielles».
Ce n’est pas tout pour la réussite totale de la campagne agricole. Dans les champs, les cultures de maïs restent victimes d’insectes. «Au niveau du tapis herbacé, on peut voir les ‘zonoceris variagatus’. Ce sont des criquets puants. Il y a aussi les criquets sénégalais qu’on appelle les ‘oeuda leus senegalensis’. Pour le maïs, c’est la chenille légionnaire d’automne qui est apparue depuis l’année dernière. Elle vient d’autres cieux. L’année passée, elle a eu à causer des dégâts sur la culture du maïs. Mais, à l’état actuel des cultures, les dégâts sont peu importants», explique le chef de service départemental du développement rural de Kolda.
En tout cas, l’optimisme est de mise chez les autorités chargées de l’Agriculture. Pour le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Pape Abdoulaye Seck, qui a visité le champ de Mamadou Aliou Baldé, la ferme agricole de Belal Sow au village de Sibéré Kandé et un périmètre rizicole d’Anambé, «la campagne agricole se passe dans de bonnes conditions». Et d’ajouter : «Il faut souhaiter que le niveau de pluviométrie enregistré jusqu’à ce jour se confirme pour que nous ayons une très bonne campagne agricole. En tout cas, on est très optimiste pour que la tendance notée se confirme. Il y a de l’optimisme».
Baba MBALLO