CONTRIBUTION
L’Arccao est un acteur dynamique de la société civile qui accomplit un acte de devoir citoyen et œuvre pour un meilleur cadre de vie des résidents de sa commune qui passe par l’assainissement. Mais, Arccao serait-elle une victime innocente visée par un service public qui ignore totalement son rôle et la mission première d’un service public ? Nous sommes tentés de répondre oui, à la question.
Mais, entre l’Onas et Arccao, de quoi s’agit-il en fait? Nous estimons qu’il est utile et voire nécessaire de faire l’historique de la naissance d’Arccao afin de permettre aux honnêtes citoyens, de comprendre et bien saisir le fond de la nécessité de sa création ; ainsi que le contexte dans lequel elle est née. Oui, ceci permettra à tout citoyen de pouvoir faire la part des choses et, d’être à même de juger objectivement et équitablement cette affaire. En effet, c’est un groupe de citoyens résidents des cités de la Commune qui, à la suite d’une observation attentive, a abouti au constat déplorable d’une absence totale d’assainissement dans toutes les cités de notre Commune. Ainsi, l’on constate que toutes les maisons ne sont dotées que de fosses septiques, celles-là non seulement insalubres, mais aussi avec leurs charges onéreuses pour les ménages relatives à leur entretien. Elles constituent en outre, une source de conflits récurrents entre voisins.
C’est fort de ce constat qu’un groupe de citoyens émanant tous de la société civile et d’horizons divers, mais de bonne volonté, résidents des cités de la Commune d’Arrondissement de Ouakam, que l’idée d’une association a germé. C’est-à-dire une association qui prendrait en charge à la place de l’Etat cet épineux et récurrent problème d’assainissement dans nos cités. Ce dit groupe ayant bien pris conscience de cette situation, si déplorable et préoccupante, relative aux problèmes d’environnement, précisément d’assainissement a, par réflexe de sens du devoir citoyen, pensé dans ce domaine précis, pouvoir suppléer l’Etat. Ceci pour combler la défaillance de l’Etat dans l’une des charges qui relève de sa compétence. Le groupe était aussi soucieux et avait pris conscience des conséquences néfastes qui découleraient directement de cette absence d’assainissement, à savoir les eaux domestiques usées avec leurs ennuis de façon récurrente dans tous les foyers de nos cités. Nul n’ignore que la présence permanente de ces eaux usées dans nos foyers est due au fait, qu’ils ne sont tous équipés que de fosses septiques incommodantes, insalubres et qui nuisent à la santé. Et, il s’y ajoutait en outre, le coût exorbitant des vidanges qui, parfois, sont très rapprochées pour certains foyers de famille nombreuse. En vérité, les fosses septiques, au-delà de tous ces inconvénients soulignés, créent plus d’ennuis qu’elles n’en résolvent, parce qu’elles sont quelques fois sources de conflits, entre voisins. Des conflits qui, pourtant, sont indépendants de leur volonté, parce que dus au déversement involontaire des eaux usées chez le voisin.
Rappelons ainsi, que nous savons parfaitement que l’assainissement n’est pas un domaine de compétence transférée aux collectivités territoriales par conséquent, il ne relève pas des mairies. Ensuite, nous sommes également conscients que dans l’état actuel des choses, l’Etat ne peut pas résoudre cette question épineuse d’assainissement de notre Commune, dans de brefs délais. Tout cela étant et, qu’en outre, le groupe d’initiative ne pouvant, en fait, attendre un solution de nulle part ailleurs, a décidé de créer une association dont le but serait, principalement et essentiellement, l’amélioration du cadre de vie des populations de nos cités. Et que, l’une de ses priorités serait, justement, l’assainissement sous la forme d’un réseau enterré de tout-à-l’égout qui nous débarrasserait définitivement des fosses septiques inadéquates et insalubres.
C’est ainsi que dès après sa création et avoir été reconnue légalement comme une association à but non lucratif et, non moins, cause d’utilité publique, Arccao s’est fixée comme objectif prioritaire l’amélioration, au mieux qu’elle pourrait, du cadre de vie des populations de la Commune de Ouakam. Et, après avoir satisfait à cette formalité d’usage de la création de l’Association des résidents des Cités de la commune d’arrondissement de Ouakam (Arccao), son bureau s’est aussitôt attelé à s’attacher les services compétents de l’Onas aux fins qu’ils nous indiquent les modalités de la faisabilité et la réalisation d’un réseau d’assainissement à l’égout, dans la commune de Ouakam. Ainsi sur la base des instructions de l’Onas et pour en outre, être en parfaite conformité avec les règles et précisément les normes requises dans ce domaine, Arccao a commandité auprès d’un ingénieur, une étude dans ce sens. Cette étude exécutée parfaitement, par un homme de l’art, a été soumise pour approbation et acceptation à la direction de l’Onas, en vue d’obtenir une autorisation en bonne et due forme, avant d’entamer la réalisation de l’ouvrage. Ainsi, l’Onas, après avoir vérifié notre plan d’étude par rapport au respect à la lettre des normes requises et strictement de toutes ses instructions, nous donna l’autorisation de commencer les travaux de réalisation avec le suivi de ses services techniques.
Nous estimons qu’il ne serait pas inutile à l’entame de cette contribution de faire une précision de taille afin que nul n’ignore le fond de la question. Nous affirmons à haute et intelligible voix que, Arccao a entrepris, seule, cet ouvrage et l’a financé entièrement, sur fonds propres en dehors de tout apport financier extérieur en sa faveur. A cette fin, ses membres ont, en vue de réaliser leur important projet, pris la ferme décision de se cotiser en mettant tout en œuvre, notamment la main dans la poche. Ceci, depuis l’étude jusqu’à la mise en service du réseau, à savoir de l’année 2007 à nos jours, sans le moindre sou ni de l’Etat ni de la mairie ou une quelconque autre institution, qu’elle soit nationale ou internationale. Tout naturellement, Arccao, n’ayant pas les moyens propres nécessaires pour financer son projet, était de toute évidence obligée de s’adresser à des organismes financiers de crédit pour un emprunt de fonds, exclusivement, destinés à la réalisation de son ouvrage. Arccao ne disposait en son temps d’aucun bien personnel pouvant servir de garantie, alors qu’il lui fallait cependant, absolument cela. C’est ainsi que pour régler cette équation qui fut un véritable écueil et pour laquelle nous n’avions, pratiquement pas, de solution immédiate, l’un de ses membres a volontairement accepté de donner sa maison en hypothèque pour garantir le prêt. Un acte de grandeur et de générosité que nous avons tous salué.
Fort heureusement, depuis la naissance d’Arccao en l’an 2007, ses membres qui tiennent à cœur la réalisation de leur objectif, si cher, n’avaient épargné aucun effort. Ils se sont tous, constamment et entièrement mobilisés dans une parfaite solidarité, rien que pour la réussite de leur projet. C’est ainsi d’ailleurs que les travaux ont pu, jusqu’à présent, se dérouler normalement, sans difficultés insurmontables. Et, même celles qui sont apparues ou ont surgi par moments, parce que liées, tout naturellement, à toute œuvre humaine surtout, dans ce genre de travaux, ont pu être surmontées, grâce à l’esprit de solidarité qui prévaut au sein du collectif dirigeant, mais aussi au sentiment patriotique et sens du devoir citoyen et avec l’aide généreuse de donateurs, membres résidents qui ont apporté une contribution supplémentaire. Voilà comment nous sommes donc, jusque-là en tout cas, parvenus par la grâce d’Allah et notre bonne volonté, à juguler les difficultés rencontrées. Au regard de tous ces efforts, incontestables, déployés par Arccao jusque-là, à notre sens, ce qui aurait dû, en principe, être fait par l’Onas, avant toute chose, nous estimons logiquement que, c’était d’interroger, au premier chef, les populations bénéficiaires de cet ouvrage. Car, elles sont mieux placées que quiconque et les seules en mesure, objectivement, d’apprécier et de témoigner en connaissance de cause, de l’utilité ou non d’Arccao. Nul autre qu’eux ne devrait pouvoir le faire à leur place.
Singulièrement, Arccao n’a été, auparavant, l’objet d’aucun reproche de quelque nature que ce soit venant de l’Onas ou des maires qui se sont succédé à la tête de la commune, durant toute cette période qui a précédé cette sanction. Et non plus, Arccao n’avait eu à recevoir aucune plainte ou récrimination venant des populations de la commune pour lesquelles, elle est la raison de sa création, manifestant une insatisfaction de service ou de travaux mal façonnés, etc. Mais, malgré tout cela, voilà que subitement, dans le courant de l’année 2017, l’actuel maire de la Commune a commencé par nous contester le droit d’effectuer un tel ouvrage, sous le prétexte fallacieux d’abord, que nous n’avions pas l’autorisation de l’autorité compétente pour le réaliser et ensuite, qu’il n’avait pas été informé de notre projet. Bien entendu, ce ne sont là que des allégations inexactes, car, il était bien le maire de la commune au début de notre projet. Et, en son temps, nous lui transmettions directement toute correspondance le concernant et par ampliation tout courrier relatif au projet qui était adressé à d’autres autorités et, il en était de même aussi, pour le Sous-préfet. Aujourd’hui, il nie tout cela en bloc et déclare n’avoir eu aucune information relative à notre projet. En fait, M. le maire applique à Arccao cet adage de Lafontaine : «qui veut tuer son chien l’accuse de rage»
En républicains et citoyens loyaux et respectueux des autorités en place, pour répondre à ses fausses accusations, nous avons tout fait pour lui apporter toutes les preuves qui étaient à notre disposition, en lui fournissant les copies des anciennes correspondances dont notre plan d’étude et l’autorisation accordée par l’Onas. Au-delà même de la documentation que nous lui avons transmise, nous avons eu aussi, à répondre à ses invitations de rencontres entre délégations, au cours desquelles nous lui avons expliqué de long en large, ce que nous sommes en train de réaliser au bénéfice des populations de sa Commune, mais il n’a voulu rien comprendre. Il nous a, plutôt, comme réponse à notre bonne volonté et attitude de trouver une solution qui préserverait les intérêts des populations, il nous a envoyé des injonctions et puis, une menace d’arrêter nos travaux. C’est ainsi d’ailleurs qu’il a, dans un premier, commis ses agents pour qu’ils nous empêchent de poursuivre nos travaux de raccordement au réseau de nos membres à jour de leurs cotisations. Voilà, comment, malencontreusement et indépendamment de notre volonté que le conflit entre notre maire et Arccao est né. Et de façon tangible, l’on ne voit pas, dans tout ce qui précède, un seul motif valable pouvant étayer la raison qui fait ou justifie l’acharnement du maire contre Arccao et ses travaux d’utilité publique. Et peut-être, entre temps, M. le maire a dû se rendre compte ou se rappeler que l’assainissement ne faisait pas partie, des domaines de compétence transférée aux collectivités territoriales. En conséquence pour mettre fin aux travaux d’Arccao, il lui fallait, nécessairement, un allié de taille qui ne pouvait être, en l’occurrence, que l’Onas, le seul habilité à nous intimer l’ordre d’arrêter nos travaux et de nous retirer son autorisation.
(A Suivre…)
Mandiaye GAYE