L’appel à la grève générale lancée par les principaux syndicats pour protester contre une hausse de 25 % du prix du carburant à la pompe était largement suivie hier en Guinée.
Cette grève a été initiée par l’intersyndicale formée de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg) et de l’Union syndicale des travailleurs (Ustg). A Conakry, le secteur des transports était le plus touché par cette grève. Toutes les gares routières interurbaines et internationales sont restées fermées. La circulation des transports en commun était rendue impossible par des jeunes postés dans plusieurs points de la ville.
Aussi, le manque de taxis et de minibus a affecté l’administration qui, de fait, était complètement paralysée hier matin. La grande majorité des banques étaient également fermées tout comme les commerces et les grands marchés.
Dans le reste du pays, notamment dans les grandes villes comme Kindia, Mamou, Labé, N’Zérékoré et Boké, le mouvement était également suivi, selon des témoins interrogés par l’Afp depuis Conakry. Le gouvernement guinéen a procédé, le week-end dernier, à “un réajustement” des prix des produits pétroliers. Cette décision a été vivement critiquée par les syndicats et la société civile qui ont exigé à l’Etat qu’il “renonce à cette augmentation” qui va notamment toucher les produits de grande consommation comme le riz, l’huile et le sucre, a déclaré à l’Afp Abdouramane Sanoh, président de la Plateforme des citoyens unis pour le développement (Pecud). “Dans le contexte actuel marqué par une pauvreté aiguë des populations et une corruption sans précédent au sein du gouvernement, rien ne justifie l’augmentation du prix du carburant qui provoque une flambée des prix des produits de première nécessité et une dégradation du pouvoir d’achat des populations”, a jugé le Pecud dans un communiqué. Les principaux syndicats avaient appelé à “un sursaut national” et à une “journée ville morte” sur l’ensemble du pays. De son côté, le gouvernement a invité les partenaires sociaux à une réunion de concertation au ministère de la Fonction publique.
AFP