Après la Can 2017, d’où le Sénégal a été éliminé en quart de finale par le Cameroun (0-0, 4-5), Aliou Cissé a encore échoué sur la scène internationale.
Et avec cette élimination précoce des «Lions» dès la phase de poules de ce Mondial 2018, sa tête est mise à prix. Pour autant, faut-il suivre cette logique à quelques mois de la Can 2019 à laquelle le Sénégal est presque qualifié ?
(Moscou, envoyé spécial). Quand une équipe gagne, on oublie son entraîneur pour mettre en exergue la victoire et la performance des joueurs, surtout de celui ou ceux qui ont marqué les buts victorieux. Mais, quand elle perd, la tête du coach est mise à prix. Depuis, avant-hier, jeudi, c’est ce sort qui s’acharne sur Aliou Cissé. Depuis l’élimination du Sénégal, avant-hier, jeudi, dès la phase de poules de ce Mondial de Russie 2018, il est «maudit» par nombre d’affidés de l’équipe nationale du Sénégal.
Très déçus de cette désillusion, ces derniers «exigent» son limogeage. Parce que, c’est lui, accuse-t-on en chœur, «le principal responsable de l’élimination précoce du Sénégal» dès la phase de poules de cette 21e édition de la Coupe du monde qui se déroule en Russie depuis le 14 juin dernier. C’est alors suffisant comme motif pour que sa tête soit mise à prix. «Après la Can de Gabon 2017, d’où le Sénégal a été éliminé de la course en quart de finale par le Cameroun (0-0, 4-5), Aliou Cissé vient d’accuser un second échec sur la scène internationale», rappelle, amer, un observateur. «Depuis le match contre le Japon, Aliou Cissé a montré toutes ses limites. Il n’avait notamment pas su résoudre le problème que lui causait le flanc gauche japonais», se désole le technicien, Amidou Sall. Pis, poursuit-il, «au lieu de faire entrer un attaquant de percussion pour stopper les montées de l’arrière gauche japonais, il a fait entrer un lourd milieu de terrain de la trempe, Cheikh Ndoye. Ce changement avait manifesté sa mauvaise lecture du match et son manque d’inspiration», a déploré M. Sall, qui est basé à Marseille.
Il est toutefois vrai que l’objectif qui lui était fixé n’étant pas de jouer les premiers rôles dans cette compétition à laquelle le Sénégal n’avait plus pris depuis 2002. Mais, étant logée dans le groupe H de ce Mondial 2018, en compagnie de la Colombie, du Japon et de la Pologne, le Sénégal avait une belle carte à jouer. Quand il a battu la Pologne (2-1), lors de sa première sortie, ce jour-là, avec l’engagement, la détermination et la combativité dont ont fait montre les «Lions» mais surtout de leur discipline technique et tactique, Aliou Cissé avait réussi un coaching gagnant. Cette victoire a fait rêver d’un brillant parcours du Sénégal dans ce Mondial de Russie 2018. Pour la suite, il est retombé dans ses errements avec des choix tatillons qui ont conduit le Sénégal à la porte de sortie. Pour autant, est-ce une raison suffisante pour le dégommer du band de touche des «Lions». En effet, à quelques mois de la phase finale de la Can 2019 que va abriter le Cameroun, à laquelle le Sénégal est presque qualifié, est-ce le moment de perturber cette équipe qui a temps soit peu réussi, avant-hier, jeudi, une brillante prestation contre la Colombie ?
Nicolas SONKO