Ancien ministre de la Culture sous l’ère Wade, Me Makalou vient de mettre sur pied un nouveau parti politique dénommé Union sénégalaise pour la démocratie.
L’ancien ministre de la Culture est parti du constat que le Président Macky détient tous les pouvoirs comme dans une monarchie et qu’il faut un contre-pouvoir pour le freiner. Pour lui, les fonds politiques doivent également être soit retirés soit contrôlés. Pour l’enseignant en droit et avocat, Khalifa Sall n’a rien fait pour être traduit en justice, il est protégé par la coutume.
L’Union sénégalaise pour la démocratie (Usd), est le tout nouveau parti politique porté sur les fonts baptismaux ce week-end à Rufisque. Le chef de ce parti, Mamadou Makalou est très connu dans le landerneau politique. Ancien ministre de la Culture sous l’ère Wade, Makalou, devenu député par la suite, s’est lancé dans les études pour devenir avocat au barreau de Paris. L’Usd est un parti qui prend en compte les éléments du socialisme notamment la justice sociale qui est utile pour la cohésion sociale et le progrès. «Il prend en charge la protection dans le carde de la solidarité agissante en justice sociale et la solidarité en faveur des plus démunis», déclare Mamadou Makalou. L’Usd est créée pour inverser la tendance dangereuse que prend la gestion des affaires publiques du Sénégal. «La gestion de Macky Sall est devenue une gestion dont le bilan sera nécessairement négatif. Toute l’économie du Sénégal est entre les mains de puissances étrangères. Si vous parlez de téléphonie, c’est Orange qui gère la téléphonie sénégalaise. Si on parle de découvertes stratégiques du gaz et du pétrole, c’est Total qui se positionne avec des proportions de 90 % pour Total et 10 % pour le Sénégal, c’est inadmissible cela. Si vous parlez du Port, l’un des plus grands de l’Afrique de l’ouest, c’est Vincent Bolloré qui le gère. Ce qu’Abdoulaye Wade avait refusé pour l’intérêt national, il l’a accepté un mois juste après son élection. La manutention au niveau du Port est gérée par Necotrans, une société française. Le Ter dont on parle et qui va relier Dakar et Diass, 569 milliards ont été dégagés alors qu’il ne desserve que 54 kilomètres. Le Ter, c’est la première génération des trains électriques dans le monde, on ne parle plus de Ter mais de train à grande vitesse. On avance 569 milliards dans le contrat initial mais avec les avenants, cela va nous couter je dis bien 1010 milliards F Cfa», explique Me Makalou.
Faisant un cours magistral sur la séparation des pouvoirs, Me Makalou dira qu’il y a des moments qui interpellent chaque citoyen à agir pour inverser des tendances dangereuses de la société.
Avant la révolution des années 1789, raconte l’avocat, la Grande Bretagne était le premier pays à épouser la séparation des pouvoirs. Et c’est Montesquieu qui après un voyage en Angleterre a écrit que la France est gouvernée dans l’arbitraire, parce que tous les pouvoirs sont entre les mains des monarques. Pour lui, il faut qu’on arrête Macky Sall et le remplacer en 2019 parce qu’il a inféodé et régenté tout le pouvoir au Sénégal. «Il a tous les pouvoirs entre les mains. Il est chef de l’Exécutif parce qu’il nomme le Premier ministre, les ministres et détermine la politique de la nation. Il est chef du pouvoir Législatif du fait qu’il est le chef de la majorité de l’Assemblée nationale qui vote avec les yeux fermés. Il utilise le pouvoir législatif à travers des lois organiques pour évincer le pouvoir Judiciaire de ses prérogatives institutionnelles», indique l’ancien ministre de la Culture. Poursuivant ses diatribes, l’ancien député soutiendra que Macky Sall est également chef du pouvoir Judiciaire qui est gardien des lois et libertés des citoyens. «Chef du Conseil supérieur de la magistrature et du ministre de la Justice qui est le vice-président, il gère la carrière des magistrats. Dans ses conditions, il ne peut pas y avoir d’indépendance des tribunaux. La passerelle entre le ministre de la Justice et le Parquet est telle que tous les acteurs, le Procureur, le Procureur général et leurs substituts sont placés dans la hiérarchie administrative comme tous les fonctionnaires. Ils peuvent être influencés, affectés contre leur gré et même sanctionnés. Tous les membres du Parquet sont sous le contrôle du président de la République. Dans ses conditions, il ne peut y avoir une protection des droits et libertés des citoyens», clame Makalou.
Revenant sur les questions agitées ces temps au Sénégal, Me Makalou dira que les fonds politiques qui sont nés en Angleterre, sont réduits à leurs plus simples expressions dans plusieurs pays démocratiques. «Ce qui se passe, c’est qu’à l’approche de chaque élection, le Président se pavane avec des mallettes remplies d’argent qu’il distribue, conduit de rutilants 4×4 avec des sonorisations de dernière génération. Au même moment où les opposants ne peuvent même pas louer des taxis clandos pour aller vers les électeurs. Il faut mettre un terme à cela et mettre tous les candidats sur le même pied. C’est pourquoi je dis qu’il faut aller vers un financement public des partis politiques», explique-t-il.
Le cas Khalifa Sall s’est invité au débat. Pour l’enseignement en droit, le maire de Dakar est élu indirectement au suffrage universel par ses administrés et qu’il est élu directement par ses pairs conseillers municipaux. «Il est maire de la capitale, donc sa légitimité n’est plus à démontrer. En ce qui concerne son procès, le juge doit également prendre en compte un élément qui me parait essentiel. Parmi les sources du droit pénal, il y a ce qu’on appelle la coutume», déclare Makalou.
Najib SAGNA