Le gouvernement ne veut pas de surprise dans le classement du Doing Business 2019.
Ainsi, il accélère les réformes pour se doter d’un environnement des affaires de classe mondiale. Hier, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a présidé une réunion interministérielle pour mettre en place une feuille de route permettant de mieux se positionner dans ce rapport de la Banque mondiale récemment éclaboussé.
Le Doing Business est en passe de devenir une affaire d’Etat. Pour éviter d’être classé en queue de peloton dans le prochain rapport de la Banque mondiale récemment éclaboussé, le gouvernement du Sénégal vient d’élaborer une feuille de route. En effet, le classement du pays dans le dernier Doing Business était considéré comme une déception par les tenants du pouvoir qui s’attendaient à mieux. Seulement, le pays s’est classé à la 147ème position sur 190 économies.
Et cette année, l’Etat veut faire mieux. Ainsi, il compte mettre en place toutes les dispositions nécessaires pour figurer dans le top 100 de ce classement des pays ayant des environnements d’affaires compétitifs. Selon le porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye, cette feuille de route a mis l’accent sur la protection des investisseurs, les facilitations dans la délivrance des permis de construire, le développement du commerce transfrontalier et sur les normes d’exécution des contrats. «Sur les quatre dernières années nous avons gagné 40 places dans le classement Doing Business. Mais nous avons gagné surtout une distinction qualitative. C’est de figurer dans le top 5 des pays les plus réformateurs de l’Afrique. C’est dans ce cadre là que l’objectif est avancé pour cette année, c’est d’être dans le top 100 des meilleurs réformateurs. La feuille de route qui a été validée par le Premier ministre a pour ambition de nous y amener en prenant toutes les dispositions nécessaires à cet effet», a-t-il déclaré à la sortie de la réunion interministérielle sur la nouvelle feuille de route.
Le gouvernement a également pris en compte neuf autres réformes qui doivent permettre une consolidation des mesures déjà prises. «Ce sont des questions que l’administration doit prendre en charge en délivrant la plupart du temps des actes pour attester de l’effectivité de ces réformes. La décision a été prise d’inscrire lors du prochain Conseil des ministres un texte de loi qui aura un impact sur ce classement», a souligné le ministre Seydou Guèye. Qui relève que l’aspiration à l’émergence est une ambition largement partagée par de nombreux citoyens.
Rappelons que le Sénégal a gagné 7 places grâce à des réformes sur la facilitation de l’enregistrement des titres de propriété grâce à une augmentation de la transparence du registre et du cadastre, l’amélioration de l’accès à l’information sur le crédit avec l’opérationnalisation d’un nouveau bureau de crédit, la réduction des coûts relatifs au paiement des impôts avec la baisse du plafond maximal de l’impôt sur le revenu des sociétés et la mise en œuvre des systèmes de comptabilité et de gestion administrative plus efficaces et l’amélioration des procédures collectives d’apurement du passif. Une réforme facilitée par l’introduction d’une nouvelle procédure de conciliation pour les entreprises en difficultés financières et une procédure de règlement préventif simplifié pour les petites entreprises.
Adama COULIBALY