En décidant de faire le tour du Sénégal à un an de la présidentielle de 2019, le leader du Rewmi a pris une sérieuse option pour ce rendez-vous électoral.
Idrissa Seck va ainsi faire taire ses détracteurs qui voyaient en lui un opposant de luxe dont le chemin le plus emprunté était l’axe Thiès- le Saint James hôtel de Paris. La tournée actuelle d’Idrissa Seck à la rencontre des Sénégalais des profondeurs lui permettra sans doute de se faire des idées sur le quotidien de ses compatriotes et construire un bon discours de campagne qui pourrait portait ses fruits au soir du 24 février 2019.
A quelques mois de la présidentielle, pendant que plusieurs leaders de l’opposition multiplient les communiqués de presse pour tirer à boulets rouges sur Macky Sall et son régime, le leader de Rewmi a choisi une autre option : sillonner le pays à la rencontre des populations et s’enquérir de leurs préoccupations. Une stratégie très réaliste et qui pourrait bien être payante le 24 février 2019. Idrissa Seck cherche sûrement, par cette nouvelle stratégie, à faire taire ses détracteurs qui voyaient en lui un opposant de luxe qui fait la navette entre Thiès et le Saint James hôtel de Paris. Et qui ne se souciait des électeurs qu’à l’arrivée des élections. Pour preuve, beaucoup de Sénégalais lui en voulaient pour n’avoir pas pris part aux manifestations du 23 juin 2011.
Avec ces tournées à l’intérieur du pays, Idrissa Seck aura une idée du Sénégal et pourra construire un bon discours de campagne et des slogans qui pourraient faire mal à Macky Sall. C’est cette même stratégie qu’avait adopté l’actuel Président. En effet, Macky Sall et ses partisans aiment rappeler que le patron de l’Apr avait fait deux fois le tour du Sénégal avant d’accéder à la magistrature suprême. Idrissa Seck, a enfin compris qu’il ne suffit pas d’être indéboulonnable à Thiès son fief électoral, pour gagner une élection présidentielle. Il faut bien plus que ça. C’est pourquoi le leader du Rewmi ne se trace plus de frontières politiques. Il n’a même pas hésité à aller défier Macky Sall dans son fief à Fatick et les villages environnants. Ainsi, à un an avant la présidentielle, le candidat Idrissa Seck pourra faire deux fois le tour du Sénégal. Et on ne pourra pas lui faire la reproche d’avoir attendu l’élection pour se rapprocher des Sénégalais.
La vérité est que Idrissa Seck n’a jamais battu campagne comme il se doit. En 2007, alors qu’il était pressenti comme le plus grand danger pour Me Wade, sa campagne a été interrompue juste une semaine après un bon départ qui avait fait trembler Wade et ses partisans. C’est ainsi qu’après avoir fait Mbour, Fatick, Kaolack, Ziguinchor, Bignona, Oussouye, Kolda, Sédhiou, le leader du la caravane orange interrompt sa campagne à Tambacounda pour venir répondre à une audience avec Wade facilitée par feu Al Amine. Cette audience lui sera fatale, car beaucoup de Sénégalais qui avaient vu en lui le futur tombeur de Wade, seront révulsés de voir Idy accepter la compromission.
En 2012, l’ancien maire de Thiès n’a pas aussi battu campagne. Idrissa Seck avait préféré bravé les lacrymogènes à la place de l’Indépendance pour empêcher la candidature de Me Wade plutôt que de descendre sur le terrain. Il ne fera que quelques sorties dans quelques régions dans la dernière semaine de la campagne électorale. C’est dire que 2019 devrait être la première vraie campagne électorale du leader du parti Rewmi. Mais avant d’en arriver là, il prépare bien le terrain avec les présentes tournées.
Georges Nesta DIOP