Devant le Conseil exécutif de l’Union africaine regroupant les ministres et ambassadeurs, le président Moussa Faki Mahamat a déclaré que « la corruption a atteint des proportions alarmantes en Afrique ».
Une déclaration qui entre dans le cadre du thème du Sommet des Chefs d’Etat. L’ancien Premier ministre tchadien s’est aussi dit profondément choqué par les messages de mépris, de haine, de désir de marginalisation et d’exclusion de l’Afrique véhiculés récemment par le Président américain. Il a ajouté que le continent ne saurait se taire à ce sujet.
Sur un autre registre, il a soutenu : « en parfaite corrélation avec l’investissement dans la jeunesse pour tirer pleinement profit du dividende démographique, le thème de 2018 ne surprend guère : « vaincre la corruption : une option viable pour une transformation de l’Afrique ». Selon le président de l’Ua, les chiffres établis par de nombreux rapports d’experts dignes de foi montrent que ce fléau a atteint des proportions alarmantes. Ces mêmes rapports, a-t-il souligné, établissent clairement que « les ressources détournées en Afrique peuvent, si elles sont investies dans le développement, suppléer le recours à l’assistance extérieure qui ne devrait être qu’un simple appoint aux ressources et potentiels propres du continent ». Sur ce, Moussa Faki Mahamat a insisté sur le fait que la corruption, couplée avec les flux financiers illicites, prive à l’Afrique d’à-peu-près 50 milliards de dollars américains. « Comme le terrorisme, le combat, ici, devrait être global et ne saurait être gagné que par notre action collective. 2018 est appelée à être l’année de combat », a-t-il martelé.
D’après le président de l’Ua, le Sommet est appelé à prendre des décisions cruciales dont le point d’orgue est la réforme institutionnelle. Saluant les réalisations de 2017, il s’est félicité que, dans l’exercice passé, l’organisation a réduit à 74% la contribution des partenaires du budget-programme.