Une partie de l’opposition, réunie dans le Front patriotique pour la défense de la république (Fpdr), dit n’avoir pas été impliquée dans l’audit du fichier électoral qui débute lundi prochain.
L’opposition qui s’indigne de la démarche du pouvoir prévient que le Sénégal risque fort de traverser, dans la prochaine période, une zone de forte turbulence politique.
Le Front patriotique pour la défense de la république (Fpdr), coordonné par Mamadou Diop Decroix, s’indigne de n’avoir pas été associé à l’audit du fichier électoral, prévu ce lundi. «Aujourd’hui, nous apprenons que cette audit démarre lundi alors que le code électoral suppose que des partis politiques et les coalitions aient un droit de regard et de contrôle sur la tenue du fichier. Qu’il y a quatre experts internationaux qui seront connus. Et tout ceci se fait à l’insu des partis politiques qui devraient être les maîtres d’œuvre ou des contrôleurs de ce dispositif», se désole Mamadou Bamba Ndiaye, porte-parole du jour.
Pour le Fpdr «la réalisation au pas de charge d’un audit du fichier électoral apparait plutôt comme un projet de calibrage, de sabotage de la liste des électeurs en vue de confisquer le pouvoir à l’occasion de la présidentielle de février 2019». Non sans rappeler que «cet audit est une exigence des partis d’opposition». À en croire Bamba Ndiaye, «Macky Sall avait donné son accord». Avant de poursuivre qu’ «aujourd’hui, en reniant abusivement au prétendu dialogue politique, il (Macky Sall, Ndlr) est libéré du droit de regard et de contrôle que le code électoral reconnait à tous les partis politiques. Son objectif n’est rien d’autre que de manipuler le fichier».
En réponse à leur non association, le coordonnateur du Fpdr, Mamadou Diop Decroix, laisse entendre que «c’est totalement inimaginable. On va se concerter voir ce qu’on va faire. Nous en discuterons. L’opposition n’acceptera pas qu’une opération aussi importante que l’audit du fichier électoral puisse se faire sans la présence des partis politiques…»
Les membres du Fpdr ont tenu à rappeler que l’objectif de la conférence est d’alerter l’opinion nationale et internationale. «Du fait de la mal gouvernance de Macky Sall, le Sénégal risque fort de traverser, dans la prochaine période, une zone de forte turbulence politique. Il est évident que les Sénégalais n’accepterons pas une nouvelle confiscation de leur souveraineté électorale», préviennent-ils.
Le Fpdr s’indigne dans un contexte d’appel au dialogue politique et de revendications sociales. Il dit, par ailleurs, exprimer sa solidarité avec tous les secteurs en lutte autour de leur objectif de revendication. Il n’exclut pas «une grève générale». Pour le Fpdr, il s’agit de «mobiliser toutes les forces pour empêcher la fraude électorale en cours d’exécution». Le Fpdr appelle tous les Sénégalais à participer à la marche du 9 février 2019.
Emile DASYLVA