Fervent fidèle de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, passé en 2014 disciple du khalife général de mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, le président de Rewmi, Idrissa Seck, a renouvelé son acte d’allégeance à Serigne Mountakha Mbacké Bassirou, après la disparition de celui-ci.
L’ex-Premier ministre a toujours entretenu le flou sur cet acte qu’il assume enfin.
Enfin, Idrissa Seck assume son appartenance à la communauté mouride. Le patron de Rewmi, qui a toujours entretenu le flou sur son allégeance faite au défunt Khalife général des mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, a renouvelé celle-ci hier auprès de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké qui préside désormais aux destinées de cette communauté. ‘’J’ai renouvelé mon allégeance au nouveau khalife général des mourides. Au-delà d’être un marabout pour moi, Serigne Mountakha Mbacké est un père pour moi et cela ne date pas d’aujourd’hui, mais de très longtemps. Mon allégeance au khalife des mourides date de longtemps’’, déclare le leader de Rewmi venu présenter ses condoléances à la famille du fondateur du mouridisme, Cheikhoul Khadim, suite au rappel à Dieu de son défunt khalife.
Jusqu’ici, l’ancien Premier ministre a toujours entretenu le clair-obscur sur cet acte d’allégeance. En 2014, précisément le 12 septembre, nous écrivions, dans ces colonnes, qu’Idrissa Seck avait tourné casaque. Mais son entourage avait formellement démenti. Eh bien, l’intéressé lui-même nous donne aujourd’hui raison, plus de quatre ans après.
D’abord connu comme un fervent disciple tidiane, le président de Rewmi est devenu un talibé mouride, après avoir fait son ‘’diébelou’’ (acte d’allégeance) en septembre 2014. D’ailleurs, derrière cette allégeance, certains n’avaient pas manqué de s’interroger sur les véritables motivations qui en seraient le fondement. Pour certains, celle-ci ne procédait que d’un calcul politique pour bénéficier de l’électorat mouride. Ce qu’avait vigoureusement contesté Déthié Fall, le vice-président de Rewmi.
Dans un contexte politique sénégalais où le spirituel est encore assez influent auprès des populations, une bonne frange des politiciens considère Touba comme un raccourci pour accéder au pouvoir. Ou au moins un levier important pour atteindre cet objectif. Mais selon le sociologue et politologue Ibou Sané, tel n’est pas toujours le cas. ‘’La plupart des hommes politiques pensent que pour accéder au pouvoir, il faut être mouride. Cela n’a pas toujours été le cas. Bon nombre d’entre eux l’ont essayé et ont échoué’’, soutient l’enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
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