Le général Sékou Touré, chef d’état-major des armées ivoiriennes, a présenté, hier, «ses excuses à la Nation» pour les mutineries qui ont ébranlé le pays en 2017 et promis qu’en 2018 l’armée remplira «son devoir», à l’occasion de la cérémonie des vœux à la présidence ivoirienne.
«Je voudrais (…) présenter solennellement, à vous personnellement (le Président Alassane Ouattara) et à la Nation toute entière, nos sincères excuses», a affirmé le général qui avait été nommé chef d’état-major après la mutinerie de janvier, mais qui n’avait pas réussi à éviter la réplique de mai.
«L’année 2017, il faut le dire, a été marquée par des mutineries qui ont remis en cause les fondements de notre armée (…) Le mouvement d’humeur a amené à s’interroger sur le degré de loyauté et d’engagement envers la mère patrie», a-t-il reconnu. Ces mutineries «ont eu de graves conséquences économiques et sociales sur notre pays», a rappelé le général, promettant de «redorer le blason terni» de l’armée qui «doit cesser d’être un problème». Selon lui, 230 militaires ont été radiés de l’armée en 2017. D’anciens rebelles intégrés dans l’armée se sont mutinés en janvier, puis en mai 2017, obtenant finalement le paiement de 12 millions de FCfa (18.000 euros) pour chacun des 8400 d’entre eux. Cette crise a terni l’image de stabilité retrouvée du pays après la crises politico-militaire de 2010-2011 et fragilisé le Président Alassane Ouattara ainsi que l’équipe gouvernementale.
Interrogé quelques instants plus tard, le ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, a promis : «Pas de mutinerie en 2018. Quelles que soient les préoccupations, nous avons demandé aux hommes de l’intégrer dans le cadre de la hiérarchie. Nous n’allons pas tolérer d’indiscipline».
«Il était bon qu’au nom des forces, il (le général) exprime ses regrets» à propos de «ces événements qui ont marqué les consciences», a estimé le ministre. Personnage influent du régime Ouattara, ancien ministre de l’Intérieur, il a pris en main la Défense en juillet 2017 avec comme mission claire de remettre de l’ordre. «On avance. On a pris le pouls des réalités de nos soldats. On a commencé un certain nombre de programmes pour améliorer les conditions de vie et donner une taille (plus petite) à l’armée» aux effectifs pléthoriques, a-t-il poursuivi.
AFP