Un participant à une manifestation dans le village de l’ex-président gambien Yahya Jameh vendredi a succombé samedi à ses blessures par balles après des heurts avec les forces ouest-africaines, dont les protestataires dénonçaient la présence, a annoncé le ministre de l’Information à l’AFP.
Les heurts ont éclaté vendredi après-midi dans le village de Kanilai, à une centaine de km à l’est de la capitale, Banjul, a indiqué le ministre, Demba Ali Jawo.
Les manifestants “bloquaient les rues et brûlaient des pneus. Ils ont affronté les forces de la Micega qui ont ouvert le feu”, a-t-il dit, en référence à la Mission en Gambie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
“Un des manifestants blessés a succombé aujourd’hui (samedi)”, a ajouté le ministre, sans pouvoir préciser le nombre de blessés.
Un habitant de la région, Lamin Tamba, a confirmé l’information à l’AFP, identifiant la victime comme étant Haruna Jatta. “Lui et cinq autres ont été touchés par balles par les forces de la Micega en faction à Kanilai”, a-t-il affirmé.
“Ils faisaient partie d’un groupe de personnes exigeant que la Micega quitte le secteur, venues de tous les districts de Foni”, dans les environs, a ajouté M. Tamba, soulignant qu’ils “considèrent la Micega comme une force d’occupation”
La télévision d’Etat a rapporté vendredi soir que l’armée gambienne avait dépêché sur place une mission d’enquête, sans expliquer ce qui s’était passé à Kanilai.
La force de la Cédéao, majoritairement formée de militaires du Sénégal voisin, est restée en Gambie à la demande du nouveau président Adama Barrow, malgré le départ en exil en janvier de Yahya Jammeh pour la Guinée Equatoriale.
Le commandement sénégalais avait annoncé la prorogation de trois mois du mandat de la Micega à compter du 21 février, avec “un effectif minimum de 500 hommes en provenance du Sénégal, du Nigeria et du Ghana”.
Battu par M. Barrow à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016, M. Jammeh, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant plus de 22 ans, a refusé pendant six semaines de reconnaître les résultats du scrutin.
Il s’est finalement résolu à quitter le pouvoir à la suite d’une intervention militaire de la Cédéao et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
AFP