Des ravisseurs d’habitants ont abattu quatre policiers, un capitaine de l’armée et un civil dans une attaque en périphérie de Lagos, la capitale économique du Nigeria, a déclaré lundi la police.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des hommes armés ont envahi Owutu-Ishawo, un quartier d’Ikorodu, commune située à une dizaine de km de Lagos, où ils ont enlevé des habitants après avoir pillé leurs maisons et magasins, dans le but d’obtenir des rançons contre leur libération.
“Vers 1 heure du matin, la police a reçu un appel de détresse” l’informant qu’un groupe d’hommes armés étaient arrivés en bateau par les forêts marécageuses et les lagunes entourant la ville, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de Lagos, Olarinde Famous-Cole.
“Ils ont enlevé des habitants. En réponse, la police et l’armée ont immédiatement mobilisé des hommes dans la zone, où les victimes enlevées ont pu être secourues”, a-t-il déclaré.
Quatre policiers et un capitaine de l’armée “ont toutefois perdu la vie pendant l’opération de sauvetage”, a-t-il déclaré.
Le porte-parole a indiqué que la police ratissait les forêts et les lagunes alentours à la recherche des assaillants qui ont pris la fuite.
Si la situation sécuritaire s’est globalement améliorée à Lagos ces dernières années, la mégalopole de 20 millions d’habitants connait ces derniers mois une recrudescence de la criminalité dans un contexte de crise économique et de fort taux de chômage, avec notamment des rançons réclamées pour la libération de personnes enlevées.
En octobre, quatre étudiants et deux enseignants avaient été enlevés dans une école d’Epe – autre commune satellite proche de Lagos – par des hommes armés arrivés en hors-bord, incitant le gouvernement de Lagos à démolir les bidonvilles bordant les lagunes pour déloger d’éventuels criminels.
L’une de ces démolitions en décembre à Otodo Gbame, dans un quartier en plein boom qui accueille de plus en plus de lotissements hauts de gamme, a eu pour conséquence de rendre sans abri quelque 30.000 habitants, suscitant l’indignation d’organisations de défense des droits de l’Homme, dont Amnesty International.
AFP