Yankuba Badjie, ancien chef de l’Agence nationale du renseignement (NIA) en Gambie, très redoutée durant le régime de Yahya Jammeh, a été arrêté par la police, a annoncé mardi une source policière à Banjul.
La NIA a été rebaptisée “Service de renseignements d’Etat” par le président Adama Barrow, qui a aussi limogé début février, peu après sa prise de fonctions, son chef Yankuba Badjie, et l’a remplacé par son ancien directeur financier, Musa Dibba.
Selon la source policière jointe mardi à Banjul, Yankuba Badjie a été arrêté lundi et placé “en détention provisoire”.
Mardi, il était “interrogé sur des affaires survenues durant la période pendant laquelle il a dirigé la NIA”, a ajouté cette source.
La NIA est considérée comme l’instrument de répression du régime de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer plus de 22 ans. Cette agence a été accusée notamment de détentions arbitraires, disparitions, arrestations et tortures de journalistes et d’opposants à M. Jammeh.
Par ailleurs, 25 partisans de l’ex-président Jammeh ont été arrêtés le 18 février par la police et ont été inculpés mardi de “perturbation de l’ordre public”, a indiqué à l’AFP une source policière. Il leur est reproché d’avoir attaqué le 18 février à Kafenda, proche de Kanilai (village natal de M. Jammeh à une centaine de km à l’est de Banjul) des partisans de M. Barrow qui revenaient de sa fête d’investiture.
On indique de même source que “les 25 faisaient partie d’un groupe de 51 personnes, dont 26 mineurs, qui ont été libérés par la police”.
Les Gambiens ont fêté à Bakau, près Banjul, l’investiture de M. Barrow le 18 février, jour anniversaire de l’indépendance de cette ex-colonie anglaise entièrement enclavée dans le Sénégal à l’exception de sa façade maritime.
Barrow a alors été nouvellement investi après l’avoir été une première fois à Dakar, au Sénégal voisin, où il avait été auparavant accueilli à la demande de l’Afrique de l’Ouest par crainte pour sa sécurité.
Yahya Jammeh, qui contestait sa victoire à l’élection du 1er décembre, a finalement cédé le pouvoir et quitté la Gambie le 21 janvier pour la Guinée équatoriale à la suite d’une intervention militaire ouest-africaine et d’une ultime médiation conduite par les présidents guinéen et mauritanien.
Voa Afrique