Des tirs de mortier revendiqués par les islamistes shebab ont tué deux enfants jeudi près du palais présidentiel somalien à Mogadiscio alors que s’y déroulait la passation de pouvoir entre l’ancien et le nouveau chef d’Etat, ont déclaré la police et des témoins.
Plusieurs explosions ont été entendues à proximité du palais durant la cérémonie, organisée en prélude à la prestation de serment de Mohamed Abdullahi Mohamed, dit “Farmajo”, prévue dans quelques jours.
“Deux enfants innocents ont été tués et trois autres personnes, dont leurs parents, ont été blessées après un tir de mortier qui a touché leur maison, à proximité d’une école se trouvant derrière le palais présidentiel”, a déclaré à l’AFP Mohamed Abdulkadir, un responsable de la police locale.
“Nous ne savons pas d’où il a été tiré, mais il visait des maisons de civils”, a-t-il ajouté.
Les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont revendiqué l’attaque sur leurs comptes Telegram et Twitter, selon SITE Intelligence Group, qui suit de près l’activité des groupes jihadistes sur les réseaux sociaux.
Des témoins ont eux fait état de trois tirs de mortier, dont l’un a touché une maison.
“C’est horrible de voir ces enfants innocents tués. Les tirs de mortier semblaient viser le palais présidentiel mais ils ont atterri dans une zone située à proximité, notamment sur cette maison”, a assuré Abdikarin Duale, un témoin.
Cette nouvelle attaque des shebab à Mogadiscio illustre les défis auxquels sera confronté le nouveau président, Mohamed Farmajo, à la tête de cet Etat miné par ce genre d’attentats et porté à bout de bras par la communauté internationale.
Populaire auprès des Somaliens, cet ancien Premier ministre – huit mois en 2010 et 2011 – a appelé la population à la patience face à l’ampleur de la tâche qui l’attend.
“Il faut que le public somalien comprenne à quel point le gouvernement a besoin de son soutien. Le gouvernement aura besoin de temps pour résoudre les problèmes”, a-t-il déclaré lors de la cérémonie.
“Nous ne pouvons pas tout accomplir en quelques mois”, a-t-il ajouté. “Ce dont nous avons besoin, c’est de se pardonner les uns les autres et d’œuvrer à l’amélioration de la sécurité et de l’économie de ce pays.”
Des sources proches du nouveau président affirment que son investiture aura lieu le 22 février, en présence de dirigeants de pays voisins.
L’élection le 8 février de Mohamed Farmajo, au terme d’un processus électoral compliqué et marqué par de nombreuses accusations de corruption, est toutefois vu comme une avancée dans ce pays plongé depuis près de trois décennies dans le chaos et la violence, entretenus par des milices claniques, des gangs criminels et des groupes islamistes.
AFP