A l’heure où le Sénégal prépare activement le prochain Magal de Touba, l’écrivain conteur Babacar Mbaye Ndaak rappelle la personnalité de Serigne Abdou Ahad Mbacké et de Cheikh Ibra Fall dans deux essais. Des repères pour comprendre les défis de l’heure.
«Baay Lahaad» qu’il appelle «le verbe de Tuubaa» et «Baye Fall» avec comme sous-titre «Eloge de la conviction et du travail» sont les deux ouvrages présentés vendredi par l’écrivain-conteur Babacar Mbaye Ndaak. Les livres sont publiés aux Nouvelles éditions africaines du Sénégal dans la série des Essais du monde d’hier et de demain.
L’essai «Baay Lahaad, le verbe de Tuubaa» contient les propos traduits et commentés du troisième khalife de Serigne Touba. Il est préfacé par son fils Abdou Karim Mbacké et compte 107 pages. L’auteur parle du fondateur du mouridisme le guide de Baay Lahaad, présente ce dernier qui succède sur le khalifat Serigne Fallou le 6 août 1968 jusqu’à son rappel à Dieu le 18 juin 1989. Les paroles du khalife sont restituées dans cet ouvrage qui montre et révèle les bienfaits de ce «grand homme». Selon l’écrivain Mbaye Ndaak, Serigne Abdoul Ahad Mbacké était un philosophe, un penseur possédant une connaissance approfondie de sa culture et de sa religion. «Chacun de ses propos avait valeur de sentence archéologique. Il dispensait un enseignement et des conseils d’une richesse incommensurable à la fois nationale et universelle», témoigne Babacar Mbaye Ndaak.
Dans «Baay Fall, éloge de la conviction et du travail», l’auteur trouve que beaucoup d’écrivains ont écrit sur le mouridisme, mais les Baay Fall qui occupent une place importante sont parfois catalogués. Le livre de Babacar Mbaye Ndaak raconte la vie de Mame Seex Ibrahima Fall, de ses origines, sa vie et son œuvre. Il est préfacé par Mamadou Fall inspecteur de l’enseignement à l’Iden de Guédiawaye. «Baay Faal» comprend 175 pages. Il renseigne sur la pensée religieuse de Seex Ahmadu Bamba et le mouridisme et revient sur la vie de Serigne Touba à l’époque coloniale. L’histoire de Cheikh Ibra Fall est aussi retracée dans l’essai qui met en exergue les propos et les témoignages du Cheikh. Fondateur de l’ordre des Baay Faal, Cheikh Ibra incarne la discipline, la soumission, le respect, l’autorité religieuse, la confiance absolue à son guide. Il a apporté au cheikh Ahmadou Bamba et à la mouridia une dimension d’engagement qui en a fait une confrérie respectée. Les sources des deux ouvrages sont les œuvres de Serigne Touba, les Xaasaïdes, les sermons, les revues spécialisées entre autres.
L’objectif est d’offrir des repères aux jeunes sénégalais en particulier. L’auteur dit avoir participé financièrement à la publication de ses deux livres, car il a tenu à les présenter par binôme. Il a publié ces livres a quelques jours du Magal pour mieux faire connaitre et apprécier la dimension de ces illustres figures africaines qui ont marqué de leurs empreintes l’histoire du Sénégal. Pour certains lecteurs, c’est un travail de qualité, écrit avec talent et clarté pour développer des thématiques d’une grande complexité autour de personnalités symboliques incarnant des valeurs sûres, fortes et élevées.
Professeur d’histoire, écrivain, conteur, Babacar Mbaye Ndaak incarne le prototype du Sénégalais né dans le Cayor profond. Issu d’une famille de traditionnaliste, Mbaye Ndaak formé aux arts du récit du conteur captivant, du chanteur et du danseur populaire est qualifié d’homme-orchestre. La loyauté de l’auteur a fait que ses amis et proches ont pris part à la présentation de ses ouvrages, notamment la romancière Aminata Sow Fall, le professeur Iba Der Thiam qui dit être fière de son étudiant.
Hindou TOURE et
Fatou DIOUF
(Stagiaires Walf Quotidien)