Depuis des années, la femme noire hésite entre cheveux lissés ou cheveux naturels. C’est aujourd’hui au tour du continent africain de faire sa révolution capillaire.
Depuis le début des années 2000, en Europe et aux États-Unis, de nouveaux mouvements « pro cheveux naturels » se sont développés. A commencer par celui des Nappy (Natural and Happy), ou encore des courants nés sur Internet avec les hashtags #TeamNatural ou #NaturalHair. Ces mouvements ont vu le jour suite à une émancipation de la femme noire vis-à-vis du dictat de la beauté à l’européenne, où le cheveu lisse et parfaitement coiffé est de rigueur.
Un mouvement porté par le 2.0
Sur Instagram, Facebook et YouTube, plateformes miradors des nouvelles tendances et révolutions, les internautes ont pu montrer leurs cheveux crépus, en parler, et informer la population noire des différentes méthodes adéquates pour bien s’occuper de ses cheveux en termes d’hydratation ou de coiffures. Grâce aux réseaux sociaux, les leaders de ces mouvements ont pu encourager de nombreuses femmes en Afrique à ne plus avoir honte de leurs cheveux.
« En fait, ce n’est pas “aller vers le naturel” mais “retourner au naturel”, parce que c’est comme ça que nous sommes nées » a déclaré Wacu Wanjeria, cofondatrice du groupe Facebook Kenyan Kurlly Diairies.
De nombreuses célébrités et tops se sont mêlées aux mouvements et ont promu la beauté des cheveux crépus sur les podiums comme Maria Borges, qui est entrée dans l’histoire en défilant au Victoria Secret Fashion Show, coiffée d’une afro courte ou encore sur les tapis rouge avec la belle Lupita Nyong’o au Met Ball 2016, avec sa coiffure inspirée du continent africain. Sans oublier la chanteuse Nina Simone.
Le cheveu crépu : un choix, une fierté
Ces mouvements, et toutes les polémiques qu’ils engendrent quant à la place de la femme noire dans une société européanisée, ont récemment pris une ampleur encore plus importante suite à la polémique des cheveux naturels dans un lycée privé pour filles à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le combat de ces jeunes filles a alors relancé le débat sur les standards de beauté.
Le fait de porter ses cheveux naturels ne devrait plus porter préjudice et ne devrait plus être un frein dans la vie des femmes qui en ont fait le choix, car aujourd’hui cette révolution pourrait porter sur le fait d’avoir le choix. Le choix de se lisser les cheveux ou pas, de les porter longs ou courts, coiffés en nattes ou en afro, à l’exemple d’une femme aux cheveux européens, qui aime aussi changer de tête ! « C’est le début du retour de l’honneur de la femme africaine. Elle ne ressent plus l’obligation d’avoir des cheveux parfaitement lisses pour se sentir belle. Nous pouvons avoir nos cheveux et marcher fièrement dans la rue » a déclaré Marie Grace Agboton, du blog The Simple Life of Mg.
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