L’élection pour les membres du Haut conseil des collectivités territoriales a vécu. Au sein de l’Union centriste du Sénégal (Ucs), on semble jouer aux prolongations. Malgré sa victoire, le parti du maire de Ziguinchor n’est pas sorti indemne de ces joutes. Au contraire, les centristes qui étaient partis divisés à cette compétition conjuguent désormais leur unité au passé. Les dissidents qui avaient présenté une liste parallèle ont atteint un niveau d’incompatibilité avec leurs désormais ex-camarades qu’ils ont préféré rompre le compagnonnage. Le docteur Georges Mansaly et ses camarades quittent ainsi une formation politique à la création de laquelle ils ont largement participé.
Le processus de pourrissement des relations entre le premier coordinateur de l’Ucs à Ziguinchor et son patron a démarré à la veille du dernier référendum. Georges Mansaly qui était mis en quarantaine par Abdoulaye Baldé a enfourché pendant cette consultation citoyenne la trompette de la contradiction et de la défiance en appelant à voter «Oui», contrairement à la volonté et au choix de son parti. Il provoque ainsi la défaite de son ami et patron. Le troisième adjoint au maire de Ziguinchor récidivera en présentant une liste dissidente dimanche dernier. L’électorat de l’édile de la capitale du sud sera fortement effrité. De 274 conseillers en 2014, Baldé et ses alliés obtiennent 149 voix. Mansaly et ses camarades décrochent 115 suffrages.
La coupe devenait pleine. Au lendemain du scrutin, des proches du président de l’Ucs brandissent la menace de sanction contre les dissidents. Ces derniers qui avaient gelé toute activité dans ce parti décident de prendre l’initiative de la rupture. Entre Abdoulaye Baldé et le docteur Georges Mansaly, c’est désormais fini, du reste politiquement. Le frondeur en chef part ainsi avec d’autres conseillers municipaux dont une autre adjointe au maire, Ndèye Seynabou Sadio. Fort de son résultat encourageant au dernier scrutin, le groupe de dissidents entend poursuivre son combat politique au sein de la coalition pour l’émergence du département de Ziguinchor, convaincu qu’il est d’une chose : «Le déclin du parti de Baldé». D’ailleurs, les désormais ex-centristes restent formels : «Baldé ne pourra plus gagner d’élection à Ziguinchor». Mansaly et ses camarades s’engagent donc à le prouver. La «guerre» semble donc déclarée entre anciens «frères d’arme» sous l’arbitrage quelque fois partial de la mouvance présidentielle, divisée la dernière fois sur le soutien qu’il faut apporter à l’un ou à l’autre camp.
WALF