L’appel au dialogue du Président Macky Sall est diversement apprécié au Parti démocratique sénégalais. Situation qui a d’ailleurs entrainé la naissance de deux blocs au Pds. Conséquence : le bureau du comité directeur des libéraux, qui se tenait hier à la Permanence Oumar Lamine Badji, s’est finalement terminé en queue de poisson.En effet, des responsables libéraux et pas des moindres parmi lesquels Farba Senghor, Fabouly Gaye entre autres ont boudé la rencontre. Secrétaire général adjoint de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) Fabouly Gaye qui s’est adressé à la presse dénonce la position de son parti : «Nous ne sommes pas contre le dialogue. Nous faisons partie des militants qui croient que le dialogue est important. Mais, notre parti (Pds) n’a pas les prérogatives d’évacuer la question de la sorte. Nous ne sommes pas des mécaniciens. La démocratie ne rime pas avec l’arithmétique». Comme pour enfoncer le clou, il poursuit en ces termes : «Ce n’est pas la question du nombre qui doit prévaloir parce qu’il y a des questions qui devraient être débattues. Nous devions rester et discuter jusqu’à 4 heures du matin pour qu’il y ait une position nette et tranchée sur la question. Mais, venir et faire comme des enfants et en moins de 30 minutes que le parti donne sa position, ce n’est pas sérieux. Il n’y a pas eu de débats et c’est déplorable».
De l’autre côté, la participation du Pds à ces concertations nationales a été confirmée. Et l’on jubile. A cet effet, le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais considère qu’un dialogue «sincère, permanent et sans arrière pensée ou calculs politiciens, entre un pouvoir qui gouverne et une opposition qui s’oppose, constitue le socle de valeurs républicaines qui protègent et renforcent notre démocratie». Membre du Comité directeur, c’est Me Amadou Sall qui a fait office de porte-parole du jour. Et c’est pour souligner que «le Comité directeur exprime les réserves du parti car autant nous sommes prêts à un dialogue national pour discuter des problèmes nationaux, autant nous ne voyons aucune raison de discuter de la Constitution puisque la question de son opportunité sur laquelle le chef de l’État ne nous a pas donné la possibilité de nous exprimer, est aujourd’hui dépassée».
Sous ce rapport, indique Me Sall «notre parti n’a eu connaissance du projet de constitution que lorsqu’il a été soumis à la consultation populaire, en même temps que les électeurs». Il poursuit : «Le chef de l’Etat a déclaré que le ‘Oui’ l’a emporté et les réformes ont été promulguées. Le Comité directeur considère que le ‘Non’ a été largement majoritaire mais qu’il a y a eu de nombreuses et énormes irrégularités, comme en témoignent la fermeture arbitraire de plusieurs dizaines de bureaux de vote et le transfert massif d’autres, à l’insu des électeurs, pour les dérouter». Par la même occasion, il souligne que «le Comité directeur affirme, avec force, que notre parti reste attaché à la démocratie malgré ses avatars et inscrit son action dans l’opposition et ambitionne de conquérir, conserver et exercer le pouvoir pour le bien exclusif du peuple sénégalais». Non sans ajouter que «pour avoir dénoncé et s’être plaint du déficit de concertation ayant abouti à un référendum qui n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme chez la majorité des citoyens, le Pds accueille favorablement l’appel du président de la République à un dialogue autour de questions d’intérêt national».
Magib GAYE